Depuis près de deux semaines, des affiches associant la Municipalité au régime nazi et au dictateur nord-coréen Kim Jong-un ont été réinstallées sur la façade de la maison où habite M. Meddah. Ce dernier a profité de la fin d’une injonction provisoire le 14 novembre pour remettre ses affiches. Il avait consenti à retirer l’affichage haineux sur sa maison l’été dernier. Selon M. Meddah, la condition était qu’il pouvait garder son site Internet et bénéficier d’un répit des interventions municipales.

La semaine dernière, l’injonction provisoire a été prolongée par la Cour supérieure jusqu’au jugement d’une injonction permanente ou au maximum le 23 mai 2025. La Cour a ordonné à M. Meddah de cesser et de s’abstenir de tenir des accusations diffamatoires en lien avec le régime nazi ou toute association avec un régime dictatorial. Le récent jugement englobe tous les propos tenus sur le site Internet ou sur des affiches. Le résident ne doit donc pas tenir des accusations diffamatoires envers Saint-Barnabé-Sud, la directrice générale et les employés de la Municipalité.

Joint par LE COURRIER, M. Meddah affirme qu’il ne compte pas enlever ni les affiches sur sa maison ni supprimer son site Internet. « La dernière fois, j’étais volontaire pour enlever mes pancartes parce que la Municipalité m’avait dit qu’elle allait arrêter de me harceler, mais elle a continué. Je vais porter en appel la décision et je vais me rendre jusqu’en Cour suprême s’il le faut. Tout ce que la Municipalité fait, c’est me harceler. C’est mon droit de m’exprimer. »

Pour le moment, la Municipalité a envoyé une mise en demeure au citoyen afin de l’aviser du jugement et de lui demander de retirer l’affichage. Si jamais M. Meddah ne se conforme pas au jugement, la Municipalité consultera ses avocats pour connaître ses recours.

« Les agissements de cette famille sont en train de créer une intolérance sociale. C’est une forme de prise d’otage. Ça impose à l’ensemble des citoyens des propos haineux », affirme la directrice générale de Saint-Barnabé-Sud, Linda Normandeau.

Inspection incendie

Depuis 2022, la Municipalité tente d’effectuer une inspection en vertu des normes de sécurité incendie. Elle avait obtenu gain de cause en juin 2024 devant la Cour supérieure. La décision a été portée en appel par les propriétaires de la maison, mais la demande d’appel a été rejetée au début du mois d’octobre.

« Ils [M. Meddah et sa famille] ne sont pas d’accord avec l’appréciation que le juge [de la Cour supérieure] fait de la preuve, mais en revanche, ils ne pointent aucune erreur manifeste et déterminante », concluent les juges de la cour d’appel.

La directrice générale de Saint-Barnabé-Sud, Linda Normandeau, a confirmé que la visite a déjà été effectuée. Bien que M. Meddah prétende le contraire, elle assure ne pas avoir mis les pieds chez lui. La vidéo mise en ligne sur le site Internet du résident présente plutôt la préventionniste responsable du dossier, qui était accompagnée de pompiers et de policiers.

Rappelons que des accusations de harcèlement criminel envers Mme Normandeau ont été portées contre Yahia Meddah. Ce dernier doit maintenant se conformer à une ordonnance d’interdiction de contact avec la fonctionnaire.