22 septembre 2022 - 07:03
Élections provinciales
Les candidats interpellés sur plusieurs dossiers municipaux
Par: Sarah-Eve Charland
La Ville de Saint-Hyacinthe a adressé ses demandes aux candidats à l’élection provinciale. Photothèque | Le Courrier ©

La Ville de Saint-Hyacinthe a adressé ses demandes aux candidats à l’élection provinciale. Photothèque | Le Courrier ©

La Ville de Saint-Hyacinthe voit dans l’actuelle campagne électorale provinciale une opportunité de relancer plusieurs de ses demandes qui touchent autant les infrastructures municipales que le développement économique.

Le conseil municipal n’a pas rencontré les candidats dans une formule formelle. Il a plutôt opté pour l’envoi d’une liste d’épicerie de demandes touchant des enjeux locaux et nationaux aux candidats qui en ont fait la demande.

Parmi cette liste, on trouve la reconnaissance de Saint-Hyacinthe comme zone d’innovation en agroalimentaire et vétérinaire, un dossier sur lequel travaille l’organisme Saint-Hyacinthe Technopole depuis près de deux ans. Selon les informations du maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, le dossier reposait sur le bureau du ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, avant le déclenchement des élections. La Ville espère donc une confirmation, à court terme, de la désignation de la zone d’innovation. Ce titre permettrait d’accroître l’attractivité de la région, estime le maire.

À court terme, la Ville espère aussi obtenir l’autorisation d’exproprier la congrégation des Sœurs de la Charité en vue d’acquérir les terres de la Métairie. En octobre 2021, les élus ont envoyé une demande au ministère des Affaires municipales pour obtenir les pouvoirs d’expropriation dans ce dossier. L’objectif est d’acquérir 108 hectares pour aménager un parc nature. Selon M. Beauregard, le dossier s’est rendu sur le bureau de la ministre responsable sans toutefois qu’une décision soit prise avant le déclenchement des élections.

Même si la députée sortante, Chantal Soucy, a réussi à mettre la main sur une subvention de 5 M$ du gouvernement par décret pour l’aménagement de la place des spectacles, la Ville en veut davantage. La place des spectacles, qui est le point de départ de la restauration de la promenade Gérard-Côté, sera aménagée en 2023. Saint-Hyacinthe souhaite également obtenir un financement fédéral par le biais du Fonds pour le transport actif, mais doit d’abord obtenir une aide du gouvernement provincial.

« Oui, on a déjà eu une annonce de 5 M$, mais on souhaite un meilleur financement. On aimerait un financement un tiers, un tiers et un tiers avec les différents paliers de gouvernement. Pour obtenir des sommes du Fonds pour le transport actif, Québec doit aussi participer », assure M. Beauregard.

Au départ, le projet de rénovation de la promenade Gérard-Côté représentait un investissement de 33 M$. Bien que le maire affirme que le projet a été revu à la baisse, il ajoute qu’il est encore trop tôt pour connaître les nouvelles estimations. « On devrait avoir une meilleure idée cet automne. »

Plus de financement et des solutions

Une bonification du programme de la taxe sur l’essence et de la contribution du Québec (TECQ) est souhaitée par la Ville de Saint-Hyacinthe afin de procéder à la séparation des conduites d’égouts unitaires sur le territoire, dont une centaine de kilomètres demeure à faire.

« On travaille là-dessus, mais on a encore énormément de travail à faire. On aurait besoin d’au moins 6,6 M$ par année, soit environ 25 % de plus que ce qu’on reçoit actuellement. Peu importe qu’on soit une ville de 200 ans ou de 50 ans, le programme de financement n’en tient pas compte. Ce serait intéressant que le programme tienne compte du fait qu’on est une vieille ville », mentionne M. Beauregard.

Alors que les coûts sont estimés à 10 M$, la décontamination de l’ancien dépotoir de Saint-Joseph sur l’avenue Lemire fait également partie des demandes de la Ville. À l’heure actuelle, ce projet ne se qualifie pas parmi les programmes existants de subventions. Cela prendrait donc un financement particulier, souligne-t-il. L’objectif est d’y déménager éventuellement l’écocentre en partenariat avec la Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains.

Saint-Hyacinthe réclame également une aide financière pour requalifier l’église Notre-Dame-du-Rosaire et le monastère des Adoratrices du Précieux-Sang. La Ville a cité patrimonial les deux bâtiments afin d’obtenir un financement dans le cadre d’un programme de conservation du patrimoine à la MRC des Maskoutains, mais les sommes sont insuffisantes, précise le maire. Ce dernier compte donc sur le gouvernement du Québec pour en financer une partie. La Ville souhaite déménager le Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe vers le monastère et le Centre d’exposition Expression dans l’église.

La présence accrue des camions lourds sur la rue des Seigneurs Est dérange les résidents depuis plusieurs années. L’année dernière, le conseiller municipal du quartier Sainte-Rosalie, Donald Côté, avait mentionné vouloir profiter des élections provinciales pour relancer le dossier. Après la formation d’un comité tripartite avec le ministère des Transports du Québec (MTQ) et les citoyens en mars, rien n’a bougé, reconnaît le maire. « C’est pour ça qu’on ajoute cet enjeu dans nos demandes. On voudrait que le gouvernement et le MTQ trouvent une solution pour réduire ou éliminer les inconvénients majeurs liés au transport lourd sur la rue des Seigneurs Est », souligne M. Beauregard.

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