Désignée comme service essentiel par le gouvernement en cette période de crise, l’entreprise ne fonctionne plus que pour assurer les approvisionnements jugés prioritaires, a expliqué au COURRIER son directeur général, Claude Dupuis.
« On se plie aux directives gouvernementales qu’on nous a imposées. Mardi soir [le 24 mars], on a précédé à la mise à pied de 130 employés sur 225 : des employés de bureau, des ouvriers, des chauffeurs; on leur a expliqué la situation, mais tout s’est fait sur une base volontaire.On a aussi fermé complètement notre division béton, qui compte sept usines, et ça restera comme ça jusqu’au 13 avril, minimum. On va observer les instructions à la lettre », explique M. Dupuis.
En considérant qu’une partie des effectifs se trouvait encore en pause hivernale, il estime qu’il n’y a plus que 50 ou 60 employés qui s’occupent actuellement des opérations qui sont maintenues. « Je vous dirais qu’on est à moins de 5 % de notre capacité de production normale », estime-t-il.
Le 25 mars au matin, les grilles de la carrière sont donc restées fermées et aucun camion n’y est entré de toute la journée. Le lendemain, la carrière a été ouverte de 6 h 30 à 12 h 30 et seulement 31 camions s’y sont rendus pour que des besoins impératifs soient comblés : matériaux pour des travaux routiers urgents, chargements de chaux pour l’épandage agricole ou encore de l’agrégat destiné à l’ensachage à la veille de la saison des inondations.
« Trente et un voyages, ce n’est pas beaucoup quand on pense qu’après la période de dégel, habituellement, ce sont 500, 600 ou 700 camions par jour qui entrent et qui sortent d’ici. Maintenant, la carrière n’est ouverte que deux avant-midi par semaine, et seulement pour les clients qui ont une lettre justificative. C’est une consigne qui est suivie religieusement parce que nous avons à cœur la santé de nos travailleurs et celle du public », poursuit M. Dupuis.
Il espère que d’ici peu, l’entreprise pourra rouvrir l’une de ses usines de béton pour qu’un projet de porcherie en cours dans les Cantons-de-l’Est puisse être complété. « Sinon, ce sont 100 ou 200 truies qui devront avorter », prévient-il.
Il va sans dire que, sur le plan financier, Les Carrières St-Dominique ont connu de bien meilleurs jours. « Presque tout est arrêté, nous n’avons plus aucune activité commerciale, mais on fait avec. Au-delà des affaires, la santé est bien plus importante », conclut Claude Dupuis.