5 octobre 2023 - 07:00
carte blanche
Les choix
Par: Christian Vanasse
Christian Willie Vanasse

Christian Willie Vanasse


Ces temps-ci, les syndiqués du Front commun se prononcent sur la possibilité d’un mandat de grève générale illimitée dans leurs négociations avec le gouvernement. Et ça vote fort. À 90, 95, parfois même 100 % comme les psychothérapeutes en Outaouais. Saint- Hyacinthe a dit oui à 98,3 %. Badabing.

Professionnels de l’éducation, de la santé, personnel de soutien, c’est près de 500 000 personnes qui sont prêtes à aller jusqu’au bout pour améliorer leurs conditions de travail et les services offerts à la population. Tout ce personnel « essentiel » dont on vantait l’héroïsme et la résilience pendant la pandémie veut maintenant être payé pour ce qu’il vaut et ce qu’il fait.

Or, au gouvernement, on leur oppose la proverbiale « capacité de payer du contribuable » pour ce qu’on peut se permettre de leur donner. Ah, la « capacité de payer du contribuable », le chat de Schrodinger de la politique québécoise : des fois elle existe, des fois non.

Par exemple, dans le projet de 3e lien (qui tient aussi du chat de Schrodinger), elle n’existe pas. Quand il s’agit d’augmenter le salaire des parlementaires, zouk, elle disparaît. Quand on donne 2,9 milliards de dollars à la compagnie suédoise Northvolt, pouffe, la capacité de payer du contribuable disparaît comme par magie. Ce 2,9 milliards pourrait financer une foule de choses, des écoles, des logements sociaux ou payer le monde comme du monde. Mais on va construire UNE usine. Or, une société est plus qu’une usine de batteries. C’est aussi, et surtout, de l’éducation, de la santé et des services sociaux.

La capacité de payer du contribuable existe ou non selon les choix qu’on fait. Au lieu de financer une entreprise qui n’existait pas il y a 10 ans sans savoir si son produit existera encore dans 10 ans, j’aurais financé ce qui existe déjà.

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