13 octobre 2022 - 07:00
Inflation et pénurie de main-d’œuvre
Les déneigeurs aussi touchés
Par: Adaée Beaulieu
Les déneigeurs augmentent leurs tarifs en raison de l’inflation. Photothèque | Le Courrier ©

Les déneigeurs augmentent leurs tarifs en raison de l’inflation. Photothèque | Le Courrier ©

Les déneigeurs maskoutains ne sont pas épargnés par l’inflation et la pénurie de main-d’œuvre. Alors que c’est le moment de renouveler les contrats ou d’en signer de nouveaux, les clients ne sont pas surpris d’être informés d’une hausse des tarifs.

À Saint-Hyacinthe, Yvan Blanchard, de l’entreprise de déneigement du même nom, augmente ses prix de 10 à 15 %. Il devra augmenter les salaires de 5 $ l’heure dans certains secteurs afin de garder sa main-d’œuvre, alors qu’il lui faudrait en plus un à deux hommes supplémentaires.

La hausse du coût du carburant l’affectera aussi directement. Il a également remarqué une différence fulgurante dans le prix de la machinerie. Un tracteur lui coûtait environ 100 000 $ en 2010, alors que celui qu’il a acheté l’an dernier lui a coûté environ 200 000 $. Ce dernier prix est le même pour le chargeur qu’il vient d’acquérir. De plus, les souffleurs sont passés de 10 500 $ l’an dernier à 13 000 $ cette année. Il vient de s’en procurer un nouveau en plus de trois grattes pour un total de 50 000 $. Sans oublier les tarifs horaires dans les garages pour les réparations qui sont aussi plus élevés, soit environ 125 $.

Pour le moment, certains clients ont rouspété, mais ont tout de même accepté de renouveler leur contrat. M. Blanchard a aussi reçu des appels de nouveaux clients, mais a dû en refuser certains. Déneigement Yvan Blanchard s’occupe de plus de 500 cours avec huit tracteurs. Cette année, il a choisi de se concentrer sur le Domaine sur le vert, où il y a beaucoup de nouvelles constructions, et de délaisser la rue Frontenac à Douville.

Pour sa part, Frédérick Fontaine, d’Excavatek Aménagement de Saint-Hyacinthe, dit avoir profité des derniers mois pour revoir ses activités. Son entreprise étant en pleine expansion, il sera encore plus actif dans le secteur commercial l’hiver prochain, sans pour autant délaisser le secteur résidentiel. M. Fontaine dit ne pas avoir d’enjeu spécifique de main-d’œuvre, mais être confronté à des hausses de coûts, comme tous les autres déneigeurs. « La compétition est très forte et on ne peut pas refiler tous les frais supplémentaires à nos clients, mais j’ai maintenant le luxe d’être plus sélectif. »

De son côté, la conjointe du déneigeur Mario Dufresne, Sylvie Archambault, fait mention d’une hausse de prix de 12 à 15 %. Les employés leur demandent des augmentations de salaire et les pièces pour la machinerie leur coûtent plus cher. Elle raconte également avoir reçu plusieurs appels de nouveaux clients puisqu’un compétiteur est passé de quatre à deux tracteurs en raison de la pénurie de main-d’œuvre.

*Ce texte a été modifié après publication dans la version papier à la lumière de nouvelles informations obtenues par LE COURRIER.

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