Après s’être battu pendant quatre ans avec la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) pour obtenir l’autorisation de déménager les Encans de la ferme de Saint-Hyacinthe sur un terrain agricole à Saint-Simon, le directeur général, Mario Maciocia, ne s’est pas fait attendre. Il a commencé les travaux il y a quelques semaines et espère les terminer en juin 2026.
Il doit, entre autres, s’accommoder de contraintes de temps lui étant imposées. Tout d’abord, son bail avec Jefo, qui a acquis le terrain sur la rue Martineau à Saint-Hyacinthe, se terminera en 2026, avec une option de renouvellement d’une durée maximale de deux ans. De son côté, la CPTAQ exigeait que la construction soit réalisée dans un délai de 36 mois, ce qui mène à 2027.
M. Maciocia le reconnaît, les installations maskoutaines étaient devenues désuètes. L’agrandissement devenait donc incontournable. « Le MAPAQ (ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation) l’exigeait. Il fallait qu’on s’adapte aux nouvelles normes pour le bien-être animal. C’était aussi ce que demandait l’industrie. Il aurait fallu injecter de gros investissements dans le bâtiment actuel. C’était donc préférable de construire ailleurs », affirme-t-il.
Les travaux ont été confiés à Construction JC Élite, une entreprise de Roxton Falls. Selon le permis de construction, la valeur des travaux s’élève à 4 M$.
La superficie du bâtiment s’étendra sur 10 219 mètres carrés, permettant d’agrandir le volet ovin de 25 %. On y retrouvera aussi 93 cases de stationnement. Les nouvelles installations permettront aussi de recevoir les bêtes avant l’encan et de les garder après, et ce, 12 mois par année. En moyenne, 700 bovins, 1800 moutons et 1400 veaux transitent par les Encans de la ferme de Saint-Hyacinthe chaque semaine, selon les documents au dossier de la CPTAQ.
Rappelons que les Encans de la ferme ont acquis le terrain, situé à la sortie 147 de l’autoroute Jean-Lesage, au coût de 4 M$ en 2022. Le lot était utilisé comme site d’entreposage par Distribution d’acier Montréal depuis de nombreuses années. Les Encans de la ferme ont convaincu la CPTAQ l’automne dernier d’utiliser à des fins autres qu’agricole une superficie de 5,25 hectares. L’ensemble du terrain s’étend sur 22,9 hectares. Le reste du lot devra servir à l’agriculture.
La fin du Marché aux puces?
Au cours du processus, l’entreprise a abandonné l’idée de déménager le Marché aux puces de Saint-Hyacinthe et proposait l’installation d’un commerce Premier Choix, soit une boutique spécialisée pour certaines productions agricoles. La Commission n’a toutefois pas accepté cette idée.
Le déménagement des Encans de la ferme pourrait donc sonner le glas pour le Marché aux puces de Saint-Hyacinthe. Pour le moment, M. Maciocia n’a pas encore trouvé de terrain pouvant accueillir ce type d’activité commerciale. Faute d’alternative, il mettra la clé sous la porte, admet le directeur général. Regroupant plus de 250 marchands et figurant parmi les plus vieux au Québec, le Marché aux puces de Saint-Hyacinthe accueille en moyenne 200 000 visiteurs par année.
