Au cours du mois de février, les professeurs de la région ont calculé chacune des tâches effectuées en dehors des 27 heures qui leur sont assignées par les directions d’écoles.
Même si les résultats n’ont pas encore été compilés, Luc Beauregard croit que l’exercice démontrera que les enseignants en offrent déjà plus que ce qui leur est demandé.
« Nous souhaitons que les moyens de pression soient faits d’une façon correcte. On ne veut pas que personne soit pénalisé. Pour le moment, nous visons des actions d’information afin d’expliquer en quoi consiste la tâche d’un enseignant. Nous ne sommes pas en moyens de perturbation. Mais il se pourrait que les actions s’intensifient à l’échéance de la convention collective [31 mars 2015] », affirme le président du Syndicat.
Les membres n’ont toutefois pas le droit de déclencher une grève avant le mois de juin, selon la loi.
Enseignants choqués
À la mi-décembre, Québec a déposé une série d’offres patronales qui ont suscité la grogne chez l’ensemble des enseignants de la province. Les propositions du gouvernement Couillard prévoient entre autres une augmentation du ratio maître/élèves, la fin de la pondération à priori pour les élèves aux besoins particuliers ainsi qu’une augmentation de la tâche des enseignants.
« Au niveau local, les enseignants sont choqués. Ils ne se sentent pas du tout considérés par le gouvernement. C’est comme si Québec leur disait qu’ils n’en font pas assez en ce moment », résume Luc Beauregard.
Son collègue Luc Allard, vice-président de l’instance syndicale, renchérit en décrétant que « rien d’intéressant n’est mis sur la table. Les membres ne comprennent pas ces offres ».
M. Beauregard redoute l’impact des mesures proposées par le gouvernement sur les élèves de la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSH). Il pense entre autres à la région d’Acton Vale ou encore à l’école Lafontaine, deux milieux défavorisés qui risquent de souffrir de la hausse du nombre d’élèves par classes ainsi que du retrait de la pondération à priori pour les étudiants ayant des troubles du développement.
Il fait d’ailleurs le parallèle entre la réforme scolaire et l’augmentation du nombre d’élèves par classe, soutenant que dans le premier cas, le gouvernement s’entête à poursuivre même si les résultats sont mitigés alors que dans la deuxième situation, il n’hésite pas à détruire ce qui a été mis en place depuis les 15 dernières années.
Le président du Syndicat craint également que les services aux élèves perdus pourront difficilement être récupérés par la suite. « Le gouvernement Couillard ne s’en cache pas, les économies réalisées ne visent qu’un seul but : la réduction du fardeau fiscal pour les contribuables. »
Le Syndicat des enseignants Val-Maska, qui regroupe 1 250 membres, procède actuellement à une tournée des écoles de la CSSH afin d’obtenir la réaction de ses membres quant aux offres patronales.