Ils lancent ainsi aux candidats plusieurs idées articulées sous forme de recommandations touchant notamment au transport en commun, au transport actif, à l’accessibilité en voiture, à la protection de l’environnement, au bien-être animal et à la participation des jeunes en politique municipale. Les trois associations étudiantes postsecondaires de Saint-Hyacinthe ont pris part à l’initiative, soit le Regroupement des étudiants et étudiantes du Cégep de Saint-Hyacinthe (RÉÉCSH), l’Association des étudiants en médecine vétérinaire du Québec (AEMVQ) et l’Association générale des étudiants de l’ITA du campus de Saint-Hyacinthe (AGEITASH).
Transport pour tous
Longtemps attendue dans le Quartier des études supérieures, l’annonce de la construction de l’échangeur Casavant a été accueillie avec un soulagement certain, même si le report de la voie d’accès au cégep en 2020 a tempéré l’enthousiasme. « C’est un pas important vers un deuxième accès », a réagi Gabriele Sarti, président du RÉÉCSH, qui croit encore au dénouement du projet, même s’il « avance lentement », reconnaît-il. Considérant les nombreux irritants liés à la situation actuelle – citant les retards et les complications en cas d’évacuation – les étudiants demandent donc à ce que le projet de voie d’accès « soit mis en place de façon prioritaire, dans les plus brefs délais ». Les projets d’envergure annoncés par le conseil sortant, comme le pôle culturel envisagé au centre-ville, ne doivent pas passer avant la voie d’accès, plaide Gabriele Sarti. Le conseil d’administration du cégep a d’ailleurs appuyé officiellement cette revendication des étudiants, ainsi que six autres parmi leur plateforme. En même temps, beaucoup d’étudiants ne se déplacent pas en voiture, et plusieurs autres revendications visent donc à améliorer le service de transport en commun. Les lignes 52 (Douville-Saint-Joseph) et 30 (Sainte-Julie-Saint-Hyacinthe) sont par exemple victimes de leur succès, affichant parfois complet en heures de pointe. Le phénomène « récurrent » empêche des usagers de monter à bord, déplorent les associations étudiantes, qui demandent à ce qu’un service de doubleurs soit mis en place. Les horaires des circuits pourraient aussi être agencés avec les heures de cours, suggèrent-elles. Pour apporter une réelle amélioration au service local, il faudrait surtout bonifier la fréquence et l’étendue des plages horaires, insistent les étudiants. Il y a également certaines villes, comme Granby et Acton Vale, qui ne sont carrément pas reliées à Saint-Hyacinthe par le transport en commun, souligne le document, qui invite la Ville à « travaille[r] à l’agrandissement du réseau de transport collectif ». Même pour les marcheurs et les cyclistes, l’entretien des trottoirs en hiver est critiqué, souligne la représentante de l’AEMVQ, Éloïse Johnson. C’était avant que la Ville adopte son plus récent plan directeur des trottoirs, qui prévoit ne pas conserver à long terme les trottoirs qui ne sont pas entretenus en hiver, soit 37 % du réseau. Une orientation qui va totalement à l’encontre des solutions proposées dans la plateforme élaborée par les étudiants, s’est désolée la représentante.
Se loger pendant ses études
Faisant valoir la cible du maire Corbeil d’atteindre le cap des 60 000 habitants pour 2020, objectif qu’ils disent partager, les étudiants croient que la Ville pourrait frapper un grand coup avec des mesures pour inciter les étudiants à s’établir à Saint-Hyacinthe. Par le biais de « subvention ou d’autres avantages », la Ville pourrait s’entendre avec le Groupe Robin pour offrir des logements plus accessibles aux étudiants, propose Gabriele Sarti. « C’est la première chose [le prix des loyers] qu’un étudiant va regarder avant de choisir où il va habiter », soutient le président du RÉÉCSH. Pour les étudiants en médecin vétérinaire, il serait particulièrement avisé pour la Ville de faire en sorte que les animaux vendus dans les animaleries proviennent de refuges en bonne et due forme, et non d’usines à chiots, a spécifié Éloïse Johnson. Les étudiants plaident aussi pour améliorer la luminosité des artères pour des raisons de sécurité, élargir la collecte des matières compostables aux entreprises et aux institutions publiques, éliminer la vente de bouteilles d’eau en plastique dans les espaces publics et la mise en place d’un service de vélos collectifs, entre autres.
Ranimer la participation citoyenne
Les leaders étudiants espèrent bien sûr que ces revendications trouvent écho auprès des candidats, mais cherchent également à éveiller l’intérêt de leurs propres membres pour les élections municipales, alors que la participation des jeunes est connue pour être encore plus faible que la moyenne des électeurs, elle-même sous les 50 %. Peut-être que les candidatures de deux des leurs, Simon Drapeau et Jessy Létourneau, respectivement étudiant au Cégep de Saint-Hyacinthe et à l’UQAM, pourront en éveiller quelques-uns à la politique municipale. Dans la même optique, une autre mesure phare qui pourrait encourager la participation des jeunes serait la mise en place d’un conseil municipal jeunesse, « pour qu’ils se sentent représentés », soutient Gabriele Sarti. Ce groupe travaillerait en parallèle du conseil élu pour « promouvoir les intérêts et défendre les droits de la jeunesse maskoutaine », propose la plateforme.