La première intrigue s’est déroulée dans l’entourage de notre équipe de la Ligue nord-américaine de hockey, le Bataillon de Saint-Hyacinthe. Celle-ci a hérité du contrat de concession alimentaire au Stade L.-P.-Gaucher pour les trois prochaines années, au terme de grandes manœuvres qui s’apparentent drôlement à du chantage de la part des propriétaires.
Le maire André Beauregard a confirmé que l’équipe aurait pu battre en retraite après une seule saison si la gestion des concessions pour la vente de bières et de nourriture ne lui avait pas été accordée. La Ville et son Service des loisirs n’ont donc pas hésité à court-circuiter l’appel d’intérêt qui avait été lancé précédemment auprès de gestionnaires potentiels et intéressés. Au grand dam de l’un d’entre eux qui a décrié ce processus.
L’un des proprios du Bataillon, Guillaume Latendresse, a indiqué que tout avait été fait dans les règles de l’art. Dans l’art de la guerre, comme en affaires peut-être, il est vrai que tous les coups sont permis.
Cette controverse aurait pu être facilement évitée si ce fameux processus n’avait jamais été lancé ou si le Bataillon avait fourbi ses armes bien avant au sujet de la gestion des cantines. Pour assurer le succès d’une équipe de hockey, les revenus sont aussi importants, sinon plus, que les victoires. Et il n’y a pas de petits gains, que ce soit aux guichets, au restaurant de l’aréna ou au bar.
Le conseiller municipal Bernard Barré a bien résumé la patente. « On a une responsabilité d’y aller avec notre tête. On sait à quel point cette équipe est une locomotive économique pour Saint-Hyacinthe. C’est une fierté et on veut qu’elle reste à Saint-Hyacinthe pour longtemps. On n’a pas le choix [de lui céder le contrat]. »
Une locomotive économique? On ne parle pas d’un TGV bien entendu, mais le Bataillon fait courir les foules et apporte plus d’eau au moulin que nos Gaulois ou nos Lauréats. Sa deuxième saison annonce aussi de belles promesses avec de nouveaux visages sur la glace et un calendrier de matchs locaux plus favorable dans l’ensemble que la saison dernière. La Ville a donc pris la décision qui s’imposait dans ce dossier et c’est ce qui importe pour l’instant.
L’autre intrigue sportive s’est développée autour du futur terrain de baseball et de l’entente conclue avec le promoteur Jefo. Un sujet qui divise le conseil (quatre conseillers contre et six en faveur), qui remplit la salle du conseil de citoyens en plein été et qui attire l’attention du Journal de Montréal, ce n’est jamais trop bon à quelques semaines des prochaines élections municipales.
Le maire Beauregard a même cru nécessaire de calmer le jeu et de défendre la bonne gestion du dossier en y allant d’une mise au point dans la page Forum du COURRIER la semaine dernière. « Tout a été fait dans les règles de l’art », a-t-il répété à son tour, en déplorant la sortie du conseiller David Bousquet qu’il a accusé, sans le nommer toutefois, « de semer le doute sur la légitimité du projet et sur l’intégrité de l’administration municipale ». M. Bousquet s’est défendu face à cette perception, tout en exprimant son malaise sur la façon de faire municipale dans ce dossier. En voilà deux à ne plus inviter au même party.
Mais en ce moment, ce n’est pas tant ce crêpage de chignon entre élus qui devrait retenir l’attention que les commentaires et observations pertinentes de l’ancien conseiller du district Bois-Joli, Alain Leclerc. Ce dernier a soulevé des inquiétudes légitimes au sujet du zonage et du fait que le site choisi le long de la rue Girouard Est, en bordure de la Yamaska et de l’autoroute Jean-Lesage, puisse être situé en zone potentiellement exposée aux glissements de terrain. À vue de nez, le site du terrain de balle et du parc de quartier semble effectivement très très près de cette fameuse zone… et ce n’est pas la zone des prises malheureusement. On y reviendra à coup sûr.
