21 janvier 2016 - 00:00
Les funérailles
Par: Christian Vanasse

À la suite de la mort de René Angélil, il est plus facile de nommer ceux qui ne lui ont pas rendu hommage que le contraire ­tellement tout le monde y est allé deux fois ­plutôt qu’une. Il y a même eu pénurie de superlatifs en 48 heures et pendant deux ou trois jours, on a assisté à une éclipse médiatique pour le mari de LA star ­québécoise.

Certains questionnent la pertinence de funérailles nationales pour un gérant ­d’artiste et y voient un geste politique. Mais à la différence des funérailles d’État, ­réservées strictement aux politiciens ­(ex-premiers ministres et certains ­ministres) de Lévesque à Parizeau en ­passant par Bourassa, les ­funérailles ­nationales sont pour les personnalités ayant eu un rôle exceptionnel au plan culturel ou social. C’est ainsi que l’homme d’affaires rejoint des Jean ­Béliveau, Louis Laberge et Gilles Carle. Les critères sont ­absolument flous et la décision absolument politique. Au vu des commentaires qu’il ­suscite, M. Angélil le mérite amplement.

D’autres soulèvent une question plus ­intéressante selon moi : pourquoi ­aucune femme? Madeleine Parent, Anne Hébert ou Marcelle Ferron aurait autant mérité cet honneur posthume et pourtant… Privilège masculin ou vieux réflexes? Ce sera à ­méditer la prochaine fois qu’une « géante » nous quittera. Mais entre nous, le jour où ça arrivera à Céline vous pouvez être certain que ce seront des funérailles d’État! Ici et à ­Vegas!

Je suis néanmoins content de voir que les gens rendent hommage au fils d’un immigrant syrien, Joseph Angélil de Damas, dont le nom à l’origine était un prénom, Adb al-Jalil, qui s’est ­transformé en Anjalil pour ensuite ­devenir le patronyme que l’on connaît. Qui sait ce qui serait arrivé s’il n’avait pas ­immigré au Québec pour y rencontrer sa femme, Alice Sara d’origine ­Syro-­Libanaise, et ainsi donner naissance à René…

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