Dans les dernières secondes de la rencontre, lorsque les Gaulois ont enchaîné deux buts dans un filet désert pour confirmer leur sacre, l’ambiance était complètement survoltée. Toute la tension qui a animé la 3e période, alors que l’écart n’était que d’un seul but, venait d’être relâchée et laissait place à l’euphorie.

« C’est le fun de gagner la première édition de la Classique des champions et de vivre ça devant nos partisans qui ont été présents pendant toutes les séries. On va entrer par la grande porte [au championnat national des clubs M18 AAA]. On a prouvé qu’on avait notre place », s’est exclamé l’attaquant Caleb Desnoyers, auteur d’un but dans un filet désert en finale.

Avec leur conquête de la Coupe Jimmy-Ferrari, les Gaulois deviennent d’ailleurs la première équipe en 11 ans à remporter les séries éliminatoires et le Challenge CCM lors d’une même saison. Le Phénix du Collège Esther-Blondin avait réalisé l’exploit en 2011-12. Le Blizzard du Séminaire Saint-François est la seule autre équipe à avoir réussi le doublé, lors de la saison 2006-07.

Après avoir défait les Estacades de Trois-Rivières 4 à 1 en quart de finale, Saint-Hyacinthe a causé la surprise en demi-finale en surmontant un déficit de 2 à 0 contre les Vikings de Saint-Eustache, la meilleure équipe de la saison régulière, pour l’emporter 3 à 2 en prolongation. Un but magistral de Dominic Pilote, sur un tir du revers dans la partie supérieure pendant qu’il tombait sur la patinoire, a permis aux siens d’accéder à la finale.

« J’étais vraiment content de pouvoir marquer ce but-là qui nous a permis d’aller en finale. C’était un beau moment pour moi et pour l’équipe. C’était mon premier but en overtime depuis longtemps. C’était un beau feeling », a commenté Dominic Pilote avec un large sourire au visage.

Un départ canon en finale

Les Gaulois ont connu un départ canon face au Blizzard en finale avec deux buts en moins de six minutes, gracieuseté de Pierre-Olivier Denis et d’Émile Guité. Dans une période dominée 16 à 3 au chapitre des tirs par Saint-Hyacinthe, William Dumont en a rajouté avant l’entracte pour accentuer l’avance des Gaulois 3 à 0.

Le Blizzard s’est toutefois ajusté en 2e période et s’est mis à tourbillonner en zone maskoutaine. Les buts de Dalan Grubissa et de William Labranche ont réduit l’écart 3 à 2.

Même si ça a chauffé à plus d’une occasion pour les Gaulois à partir de ce moment, le gardien de but Rémi Cloutier a été efficace devant le filet maskoutain. Ses performances tout au long de la Classique des champions avaient d’ailleurs de quoi surprendre considérant qu’il n’avait pas joué depuis le début des séries. Une blessure à son coéquipier Cédric Cyr Dauphinais lui avait ouvert la porte à un retour devant le filet.

« Je me suis amusé, a lancé Rémi Cloutier après la finale. Mon objectif était de ne pas me mettre trop de pression et ça a donné ça. Quand j’ai accordé le premier but [contre le Blizzard], j’ai commencé à stresser un peu, mais ensuite, j’ai laissé aller la pression. »

Ses coéquipiers ont aussi été d’une grande aide, notamment Timothé Girard, qui n’a pas hésité à payer le prix en bloquant des lancers.

Une équipe soudée

Déjà, le fait de remporter la Coupe Jimmy-Ferrari est un exploit en soi. Dans le cas des Gaulois, cela relève presque du conte de fées.

En plus d’être l’équipe la moins bien classée dans le carré d’as de la Classique des Champions, Saint-Hyacinthe a dû composer avec quelques joueurs blessés, à commencer par le gardien de but Cédric Cyr Dauphinais, qui a raté les trois matchs du tournoi après avoir grandement contribué aux succès des siens en séries éliminatoires. L’attaquant Xavier Lacoste était aussi absent lors de la demi-finale, puis Zachary Paulhus a été expulsé de la demi-finale en raison d’un coup à la tête et il a raté la finale.

« Ça va avec l’année qu’on a connue, avec de l’adversité depuis le début », a soutenu l’entraîneur-chef des Gaulois, Jean-Philippe Sansfaçon.

Comme ils l’ont fait tout au long de la saison et des séries, les joueurs des Gaulois sont restés soudés dans cette adversité. « On a du gros caractère dans l’équipe. On a vraiment été bâtis comme une famille. On s’est soutenus tout du long, a affirmé Caleb Desnoyers. Ça n’a pas été une série facile contre Magog [en demi-finale de division], ça nous a tirés du jus. Puis, contre Lac Saint-Louis [en finale de division], c’était encore cinq gros matchs et on commençait à être fatigués. Au bout du compte, on va avoir joué 15 games en 31 jours. De gagner la coupe après tout ça, c’est vraiment plaisant. »

Jean-Philippe Sansfaçon abonde dans le même sens. « Les joueurs ont l’une des bonnes chimies d’équipe que j’ai vues, a-t-il souligné. Les gars se tiennent, ils sont contents les uns pour les autres. Il y en a qui jouent un peu moins, mais ça ne paraît pas dans leur non-verbal. Tout le monde joue l’un pour l’autre et ça a paru. »

Pour les Gaulois, il s’agit d’une première conquête de la Coupe Jimmy- Ferrari depuis la saison 2009-10. L’équipe avait aussi soulevé le trophée lors de la campagne 2002-03.

Place au championnat national

Avec la présence des Gaulois en finale de la Classique des champions, l’équipe qui allait l’y rejoindre s’assurait elle aussi d’une place au championnat national des clubs M18 AAA, peu importe le résultat de la rencontre. Saint-Hyacinthe sera l’équipe hôte du tournoi canadien, puis le Blizzard prendra la place de l’équipe qui représentera le Québec. Les Blazers de Saskatoon (Ouest), les Flames de Calgary (Pacifique), les Canadiens junior de Toronto (Centrale) et les Majors de Pictou County (Atlantique) sont les autres équipes qualifiées.

Le championnat national des clubs M18 AAA se tiendra au Stade L.-P.-Gaucher du 24 au 30 avril. Les billets sont déjà disponibles au hockeycanada.ca/billets.