« Être un expert pour les ados, c’est avant tout être en mesure d’établir un lien significatif et de confiance avec eux, ce qui constitue le coeur de la mission des MDJ. La SMDJ est l’occasion de valoriser l’expertise de nos intervenants qui tissent ces relations essentielles avec nos ados, mais aussi de faire entendre notre appel urgent à un rehaussement significatif du financement de nos MDJ. Investir dès maintenant dans les conditions de travail de nos professionnels, c’est investir dans le bien-être de tous les ados qui en ont vraiment besoin », souligne Nicholas Legault, directeur général du RMJQ.
Des besoins financiers criants
Les MDJ adoptent une approche globale, touchant à plusieurs domaines d’intervention. Cela les distingue d’autres organismes plus spécialisés, mais rend l’obtention d’un financement dédié à leur mission d’autant plus difficile… Selon le dernier budget, les 243 MDJ membres du RMJQ ont reçu en 2023- 2024 un budget moyen de 175 000 $ pour leur fonctionnement, alors que leurs besoins réels se chiffrent à plus de 691 000 $. Ce manque à gagner de plus de 515 000 $ par MDJ, soit 125 millions $, est tout simplement inacceptable.
Assurer des conditions de travail optimales pour nos intervenants
Pour accomplir pleinement leur mission essentielle, il est primordial pour les MDJ d’assurer la stabilité au sein des équipes, en réduisant le taux de roulement et en attirant des intervenants grâce à des conditions salariales et de travail adéquates. Or, la situation actuelle est critique. Selon un récent sondage réalisé auprès des membres du RMJQ, près de 50 % des MDJ ont éprouvé plus de difficulté qu’auparavant à maintenir la stabilité de leur équipe de travail et près de 30 % n’ont pas réussi à pourvoir tous les postes affichés au cours de la dernière année. De plus, deux intervenants sur trois ont moins de trois ans d’ancienneté, alors que c’était le cas d’environ 50 % des intervenants en 2023. Plus concrètement, nous souhaitons avoir un financement qui nous permettra d’attirer et de retenir des employés qualifiés et surtout de leur offrir une rémunération à la hauteur de leur qualification.
Pascal Morrissette, porte-parole du RMJQ depuis huit ans, comprend bien l’importance d’améliorer les conditions de travail pour permettre aux intervenants de remplir pleinement leur rôle. « Le lien significatif qu’ils arrivent à créer avec les jeunes est tellement important, et je le sais parce que je l’ai moi-même vécu quand j’étais ado avec mon intervenante. C’est pour cette raison qu’on doit absolument reconnaître leur travail et leur donner les moyens de continuer à faire une différence dans la vie de nos jeunes », affirme-t-il.
Des experts essentiels : l’impact multidimensionnel des intervenants en MDJ
Les intervenants en MDJ sont les experts des ados. Leurs actions ont des impacts concrets dans toutes les sphères de la vie des jeunes : santé physique et mentale, relations interpersonnelles, développement de l’identité, inclusion, diversité, autonomie, participation citoyenne, usage des technologies et relations numériques et prévention du décrochage scolaire, pour ne nommer que quelques domaines d’intervention.
« Les intervenants en MDJ soutiennent les adolescents de manière globale, en prenant en compte la complexité de leur réalité, et c’est ce qui fait toute la différence. Quand j’étais ado, j’ai eu la chance de croiser le chemin d’adultes significatifs qui ont grandement influencé mon parcours. Pour moi, il est essentiel de reconnaître la valeur du travail qui est fait dans nos MDJ », souligne l’humoriste Michelle Desrochers, nouvelle ambassadrice du RMJQ.
Les MDJ ne se concentrent pas sur une seule problématique, mais sur l’ensemble des conditions de vie des jeunes qu’elles accompagnent. Leur approche globale refuse de réduire les jeunes à une somme de problèmes isolés, les considérant plutôt comme des individus à part entière, capables de trouver des solutions individuelles et collectives aux difficultés rencontrées. Elles offrent un milieu de soutien, d’accompagnement et de relations volontaires et égalitaires, tout en favorisant une confrontation positive.
Afin de répondre aux besoins variés des jeunes, de nombreuses activités sur des thématiques diversifiées sont organisées dans les MDJ. L’an dernier, la très grande majorité des MDJ membres du RMJQ ont mené des activités liées à la santé physique et mentale (95 %), aux relations interpersonnelles (90,9 %) et au développement de l’identité, de la connaissance et de la confiance en soi (90,9 %).
Nos deux MDJ ont organisé de nombreuses activités en lien avec les saines habitudes de vie, la santé mentale, la sexualité et la prévention des dépendances pour ne nommer que celles-là. Les MDJ, c’est beaucoup plus que du loisir. C’est une deuxième maison où les jeunes ont accès à des intervenants qualifiés pour les soutenir et les aider à développer leur pouvoir d’agir.
La Maison des jeunes des Quatre-Vents est implantée à Saint-Jude depuis maintenant 18 ans. La Maison des jeunes de Saint-Hyacinthe dessert les jeunes de la ville depuis près de 40 ans. Elles accueillent, sur une base volontaire, les adolescent·es de 12 à 17 ans qui y sont toujours les bienvenus pour échanger, se divertir, s’informer et participer à des projets communs. Diverses activités y sont offertes, toujours encadrées par une équipe d’animateurs compétents.
Annick Corbeil, directrice de la MDJ des Quatre-Vents
Julie Lepage, directrice de la MDJ de Saint-Hyacinthe