Une vingtaine de ses œuvres sont accrochées depuis mercredi sur les murs de l’établissement municipal. Reconnu pour utiliser une technique de peinture- collage de style libre bien à lui, Richard Fulham a exploré de nouvelles avenues dans cette série, tout en restant fidèle au côté abstrait qui s’est toujours dégagé de ses œuvres.
« La pandémie m’a permis d’ouvrir mes tiroirs et de faire de la recherche et exploration pendant deux ans et demi, à temps plein. Ça m’a permis de m’y consacrer entièrement », raconte le Maskoutain d’adoption, qui est établi dans la région depuis plus de 35 ans.
Ironiquement, Richard Fulham devait d’abord tenir une exposition au Centre culturel Humania Assurance au printemps 2020, au tout début de la pandémie. Les mesures sanitaires en place à ce moment n’ont toutefois pas permis qu’elle ait lieu et ce n’est que trois ans plus tard, avec une toute nouvelle série d’œuvres en main, que ses toiles habillent les murs de ce même lieu.
Pour Introspections abstraites, l’artiste visuel dit avoir conservé de son ancienne technique l’intégration d’objets dans ses toiles, pour leur donner de la texture, mais il a cette fois exploré le monotype sans presse ni gravure.
« Ce que je voulais, c’est développer une technique qui existe déjà, mais sans utiliser de presse. Pour y arriver, on doit faire une pression manuelle. Je voulais arriver à créer moi-même ma texture. Ça donne un résultat au-delà de mes espérances », explique-t-il.
Richard Fulham a également délaissé les bonbonnes de peinture en aérosol, avec lesquelles il était habitué de travailler, pour donner vie à ses toiles différemment. Il a, entre autres, utilisé la tampographie avec des pochoirs à l’éponge.
Ses œuvres prennent différentes formes, parfois à l’horizontal, d’autres fois à la verticale, voire même sous forme de tondo, c’est à-dire de rond, alors que certaines peintures sont réalisées sur des disques vinyles 33 tours recyclés.
Animé par une approche intuitive, le peintre a toujours présenté des toiles abstraites, mais celles exposées au Centre culturel Humania Assurance témoignent également d’une quête introspective en raison de la période d’isolement durant laquelle elles ont été créées.
Pour l’amour de l’art
Artiste autodidacte, Richard Fulham souhaite maintenant continuer de créer simplement pour l’amour de l’art.
En parallèle à sa carrière d’artiste, qui l’a conduit aux quatre coins du Québec, aux États-Unis et même en Europe, le Maskoutain a offert pendant plus de 25 ans des ateliers aux jeunes et moins jeunes pour partager ses techniques et promouvoir l’art. Le temps est venu pour lui de se consacrer entièrement à son propre atelier de création.
« Je veux ravoir du temps de recherche et d’exploration pour retourner dans mon atelier. Mes tiroirs sont pleins de projets à faire et c’est maintenant que je veux les faire », souligne-t-il.
Pour créer librement et se laisser guider par l’exploration, l’artiste n’entrevoit plus nécessairement de faire des expositions.
« C’est probablement ma dernière exposition. J’ai commencé à Saint-Hyacinthe et je finirais à Saint-Hyacinthe », confie-t-il, comme s’il était en paix avec cette possibilité. M. Fulham compte néanmoins continuer d’alimenter son site Web et sa page Facebook lorsque des œuvres seront prêtes et il n’écarte pas la possibilité d’exposer à nouveau si une occasion se présente à lui.
Pour souligner le début de l’exposition Introspections abstraites, l’artiste sera présent au Centre culturel Humania Assurance le dimanche 10 septembre, de 14 h à 16 h, afin de rencontrer les visiteurs. Deux monotypes encadrés, hors série, seront également tirés parmi les visiteurs pour l’occasion.
