La transformation de l’ancien édifice occupé par l’église pentecôtiste en un lieu de culte musulman s’est opérée de façon si discrète que très peu de gens étaient au fait de la venue de ce nouveau voisin.
C’est le cas, entre autres, du chanoine Gaston Giguère, dont l’une des églises est située sur la rue Bourdages Nord, qui l’a appris par LE COURRIER. « S’ils se cherchaient un endroit plus grand, je suis content qu’ils en aient trouvé un », a-t-il exprimé. Le modérateur de l’Unité pastorale de Mgr-Langevin a ajouté qu’il « n’avait rien contre la religion musulmane » et que jusqu’à maintenant, ses fidèles de la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin n’ont pas émis de commentaires. « C’est très silencieux pour le moment. »À savoir s’il envisageait la possibilité de créer des liens avec les membres de la religion islamique, il a souligné que « dans un sens, nous sommes tous des frères », sans se prononcer davantage. L’église pentecôtiste Source de vie a occupé les locaux de la rue Saint-Joseph jusqu’en 2011, avant de les vendre au CIM pour la somme de 250 000 $. Toutefois, ses membres ne sont pas amers de voir leur ancienne église catholique être reprise par le CIM. « Nous n’avons pas choisi de vendre à une autre religion, ce qui nous importait, c’était de vendre point. Ce sont les gens qui forment une église, pas le bâtiment qui les abrite », soutient Guy Gosselin, pasteur principal pour le Carrefour chrétien des Maskoutains. À la fin de l’été 2011, les trois églises pentecôtistes de Saint-Hyacinthe ont choisi de se regrouper sous un même toit dans le Carrefour chrétien des Maskoutains, à Sainte-Rosalie.Bien que leurs croyances religieuses soient diamétralement opposées, les échanges entre les deux parties durant la vente se sont déroulés de façon courtoise. « Durant la transaction, nous avons été très respectueux avec eux. Et je dois avouer que j’ai ressenti le même respect de leur part », explique M. Gosselin. Selon lui, peu de réactions de la part des citoyens sont à prévoir. « Ce n’est pas nouveau, on connaît déjà cette religion », affirme-t-il, en ajoutant que durant son occupation, l’Église Source de vie avait toujours été bien acceptée par le voisinage. L’Auberge Le Baluchon, située dans le quartier Saint-Sacrement, ne craint pas de débordements par rapport au mouvement islamique. Hébergeant elle-même une clientèle parfois plus difficile, l’Auberge tient plutôt à souligner l’ouverture d’esprit de l’entourage. « Nous avons été très bien accueillis lors de notre arrivée. Lorsque nous faisons des portes ouvertes durant les fêtes de quartier, les gens n’hésitent pas à venir discuter avec nos jeunes », indique Claude Rainville, président du conseil d’administration du Baluchon. Pour sa part, il n’a aucune appréhension face à l’arrivée de musulmans dans son quartier. Il incite même la population à poser un jugement des plus modérés. « Il ne faut pas mettre tous les extrémistes islamistes dans le même panier. Ce qu’on nous montre, c’est parfois très intense, mais n’oublions pas qu’il y a aussi des extrémistes dans la religion catholique », insiste-t-il.