L’équipe administrative était trop petite pour répondre à toutes les exigences du DGEQ, ce qui nuisait à la capacité du parti à intervenir sur la place publique, analyse le chef de Saint-Hyacinthe unie, Jean-Luc Cécyre, en poste depuis février 2024.
« Il y a une démobilisation des administrateurs. Chaque fois que les administrateurs doivent être renouvelés, cela amène des enjeux de continuité. On est aussi dans une période où il est de plus en plus difficile d’aller chercher des personnes intéressées à s’impliquer. Un parti politique représente beaucoup d’implication tous les jours. On n’avait plus l’énergie ni le temps pour faire des sorties publiques et écrire des lettres d’opinion, etc. », explique M. Cécyre.
Le parti Saint-Hyacinthe unie a été fondé par Marijo Demers en novembre 2020, soit près d’un an avant les dernières élections municipales où le nouveau parti n’a pas réussi à faire élire un seul candidat malgré la bonne performance de sa cheffe. Mme Demers a quitté la politique municipale en septembre 2023. Quelques mois plus tard, Jean-Luc Cécyre, alors inconnu du milieu politique local, avait repris la relève du parti politique. Il s’était fait discret depuis sa nomination. Il est intervenu à quelques reprises en séance du conseil ou a commenté l’actualité locale à la demande du Courrier de Saint-Hyacinthe.
« Remplacer Marijo, c’était effectivement une grosse commande. Les gens associaient beaucoup le parti à Marijo. Elle est charismatique. Elle avait attiré une grande partie des membres du parti politique. Mais la situation du parti politique est beaucoup plus large. Les gens percevaient le parti comme une grosse machine. Autant on suscitait une approbation des gens, autant ils étaient intimidés par la grosse machine », ajoute-t-il.
Contactée par LE COURRIER, Marijo Demers a refusé de commenter la dissolution de son ancien parti politique.
Saint-Hyacinthe unie sera démantelé à la fin de l’année financière. Les sommes restantes au compte du parti, récoltées par le biais de dons et de l’adhésion de membres, seront remises à la Ville de Saint-Hyacinthe comme le prévoient les règlements du DGEQ.
Et les prochaines élections?
Jean-Luc Cécyre ne sait pas encore s’il se présentera à la prochaine élection. « Pour le moment, mes efforts se concentrent sur la dissolution du parti. Je ne regrette rien. Ça m’a permis d’apprendre beaucoup. Par la suite, je vais me permettre un temps de réflexion. C’est certain que mon intérêt pour la politique municipale s’est accru au cours de la dernière année. »
Les Maskoutains pourront certainement revoir des visages connus, qui s’étaient lancés en politique sous les couleurs de Saint-Hyacinthe unie, se présenter aux prochaines élections municipales de façon indépendante, mais réunis par un mouvement démocratique. Les détails de ce mouvement seront dévoilés lors d’une conférence de presse qui se tiendra au printemps 2025.
« On est arrivé à la conclusion que le parti tel qu’il était n’était pas le véhicule idéal pour porter nos idéaux. On veut revenir au concept de mouvement qui précédait la fondation du parti. On veut plutôt créer un collectif. Ce processus m’intéresse au plus haut point. On met fin à la forme du parti pour préserver le contenu plutôt que le contenant. Les candidats vont davantage miser sur les enjeux des quartiers. C’était l’une des leçons qu’on a retenues à la fin de la campagne électorale », conclut M. Cécyre.