Depuis sa fondation, Les mots s’animent n’avait jamais fait de demande de subvention, mais Julie Labrosse, sensible aux difficultés d’organiser des sorties culturelles pour plusieurs enseignants, a eu l’idée de faire une demande auprès du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) pour offrir gratuitement des ateliers dans la région. « Je ne me suis fait aucune attente, surtout que c’était la première demande que je soumettais, mais j’ai reçu la bonne nouvelle à la fin décembre », raconte Mme Labrosse en entrevue. Elle a finalement reçu 12 000 $ qui permettront de présenter l’atelier dans une dizaine de bibliothèques de la Montérégie-Est, dont une à Saint-Hugues. Les représentations sont prévues en mai et juin et permettront de faire mieux connaître la mission de l’entreprise, espère sa fondatrice. « Chaque année, on présente 600 représentations devant 60 jeunes chacune. Pourtant, c’est surprenant de penser que Les mots s’animent est plus connu à l’extérieur de la région qu’ici. La subvention nous permettra d’être plus présents près de chez nous! »
Des étoiles dans les yeux
« Lors des ateliers d’une heure, on choisit cinq textes, souvent des extraits, que l’on va lire dans le noir complet, seulement éclairés par une lumière qui se trouve dans nos livres géants. Les textes choisis sont adaptés selon l’âge de notre public et on vit des moments assez marquants avec les jeunes », explique Julie Labrosse. Certains textes sont tirés d’œuvres existantes, mais plusieurs sont écrits spécifiquement pour Les mots s’animent. « Ces textes sont généralement ceux qui fonctionnent le plus : on connaît bien notre public! »
Selon Mme Labrosse, 90 % des jeunes qui assistent aux ateliers se procurent les livres dont les extraits ont été lus. « Les enseignants nous disent souvent que même les jeunes qui n’aimaient pas lire avaient des étoiles dans les yeux à la fin de l’exercice. »
Ce succès s’expliquerait par le fait que les jeunes arrivent à s’imaginer un film sans la moindre image. « On arrive particulièrement à rejoindre les gars grâce à nos histoires d’horreur », précise la fondatrice, qui avoue du même souffle que ce sont aussi ses histoires préférées. Il n’est pas rare non plus de voir certains élèves verser des larmes lors de certaines histoires plus touchantes, comme des histoires lues à l’approche de Noël. « Il y a aussi des histoires plus drôles, pas juste des contes qui font peur ou pleurer! », rassure toutefois la fondatrice.
Grâce à la subvention reçue, une quarantaine de représentations seront offertes gratuitement en mai et juin à travers la Montérégie-Est pour « contaminer » encore plus de jeunes avec l’envie de la lecture. Julie Labrosse n’exclut pas de demander de nouvelles subventions à l’avenir pour offrir encore plus d’ateliers gratuitement.
Toujours en évolution
Si les ateliers de Les mots s’animent ont atteint une certaine vitesse de croisière, l’entreprise mise aussi sur des formations offertes en ligne pour apprendre aux curieux l’art de la lecture à voix haute et à la vente de certaines histoires d’horreur (d’une durée de 3 à 7 minutes) avec des instructions sur la façon de les lire pour un maximum d’effet. Il est possible de se procurer ces histoires sur le site lesmotssaniment.com. Quant aux histoires lues dans le cadre des ateliers, elles sont continuellement renouvelées pour toujours surprendre les jeunes.
La fondatrice espère que l’aventure de Les mots s’animent se poursuivra longtemps, d’autant plus qu’elle sent que son initiative fait une vraie différence auprès des jeunes. « On aide à transformer les jeunes et on ne les attire pas juste vers la lecture, mais aussi vers le théâtre et le voice acting grâce à Aurélie Morgane, qui a joué Elsa dans La Reine des Neiges, qui est dans notre équipe. On veut que la lecture, ça devienne cool. » Même après plus de 15 ans, la mission se poursuit.