Après avoir jonglé pendant neuf mois à l’idée de déménager sa boutique de la rue des Cascades dans le nouvel édifice en construction devant le Marché public de Saint-Hyacinthe, Manon Robert a finalement opté pour la stabilité. « Je ne bouge pas d’ici, a confié la principale intéressée au COURRIER. J’y ai cru, j’y ai même rêvé à ce projet-là, mais cela ne se réalisera pas. Je ne vois pas ça comme un échec. C’est ma décision et elle ne changera pas. Je fais un pas de recul pour mieux avancer tout simplement. »
En discutant avec Mme Robert, on comprend qu’elle s’est investie à fond dans ce projet de relocalisation, mais qu’au final, elle a préféré écouter son comptable plutôt que son cœur, même si les affaires de sa petite boutique renommée sont florissantes.
« C’est une décision strictement d’affaires, car si j’avais écouté mon cœur, j’aurais sans doute fait le saut, dit-elle. Mais je n’ai pas besoin d’ajouter du stress dans ma vie. Si M. Gagnon (André H. Gagnon, l’ancien propriétaire du Rona de Saint-Hyacinthe) était encore de ce monde et que j’avais pu lui présenter mon plan, je pense qu’il m’aurait aussi suggéré d’oublier cela. J’en suis même convaincue. »
Cela dit, la femme d’affaires ne ferme pas la porte à jamais à l’idée d’être propriétaire un jour. Que ce soit de l’édifice qui abrite sa boutique à l’endroit actuel ou même ailleurs si une opportunité se présente à elle au bon moment.
« Oui, j’ai des envies d’être propriétaire et en parfait contrôle de mes affaires. Je suis certaine que cela se fera un jour. Mais pas à n’importe quel prix ni n’importe où. »
Elle ajoute qu’elle doute que l’annonce du statu quo soit une source de déception pour sa clientèle qui a pris l’habitude depuis 10 ans déjà de traîner dans sa boutique à l’affût de nouvelles découvertes et de nouvelles propositions, en se laissant guider par les odeurs, les couleurs et les saveurs si caractéristiques de l’endroit.
« Dès que les rumeurs ont commencé à circuler autour de mon déménagement potentiel, plusieurs m’ont dit qu’ils auraient de la peine à l’idée de me retrouver ailleurs que dans cette boutique dans laquelle je me suis tellement investie. Il y a un cachet, une âme ici, et cela ne se recrée pas facilement ailleurs. »
La suite
La question à 1000 $ est maintenant la suivante : si Les Passions de Manon renoncent à faire le grand saut, quel commerçant du centre-ville ou d’ailleurs osera s’installer dans des locaux flambants neufs devant le Marché public?
« C’est une bonne question, répond Mme Robert, et à ma connaissance, il n’y a pas d’autres commerçants intéressés pour l’instant, du moins je n’entends rien à ce sujet au centre-ville. Mais je ne suis pas inquiète pour les promoteurs, ils finiront par trouver. Ce projet-là va être magnifique. Ce sont du bon monde et ce fut une belle négociation. Ce sont des gens respectueux, avenants et qui veulent faire quelque chose de beau qui va améliorer le centre-ville. Ce sera juste sans moi. »
Dans l’immédiat, Mme Robert a décidé de consacrer ses énergies à autre chose qu’à préparer un déménagement. Et elle a amplement de quoi s’occuper, elle qui prépare activement son prochain Week-end à Manon.
Cette activité festive et gourmande se déroulera dans et devant son commerce du centre-ville de Saint-Hyacinthe les 29 et 30 septembre, de 10 h à 17 h.
Elle vous promet des dégustations, échantillons, promotions, présentations et prix de présence. C’est un rendez-vous incontournable pour tous les gourmets!