Nous sommes davantage dans le camp des médecins, des psychiatres et autres spécialistes qui s’inquiètent des effets appréhendés de cette légalisation à grande échelle d’une substance qui demeure à sa face même dangereuse.
Assez pour qu’on endosse nous aussi l’idée de repousser l’âge légal à 21 ans.
Car à la vue des files d’attente devant les succursales de la Société québécoise du cannabis, des bogues causés par la surcharge des commandes en ligne et des pénuries constatées ou anticipées dès la première semaine, nous n’avons pas le cœur à nous réjouir, sinon pour constater que, pour l’instant, l’odeur de pot n’a pas encore remplacé la bonne odeur du chocolat de la Barry Callebaut dans les rues de Saint-Hyacinthe, la jolie. Une question de temps? Ne présumons de rien, même si en principe, les Maskoutains ont encore le droit de fumer un gros bat sur la rue.
Comme bien d’autres municipalités il faut le dire, la Ville de Saint-Hyacinthe n’a pas fait peuve d’empressement à adapter sa réglementation concernant le cannabis, et ce, même si on sait depuis plusieurs mois que l’entrée en vigueur de la légalisation aurait lieu coast to coast le 17 octobre. Avec le résultat qu’il est encore permis de fumer un joint dans les rues et sur les trottoirs partout en ville. Ce sera possible de le faire encore quelques jours, soit jusqu’à l’entrée en vigueur d’une réglementation qui balisera ce champ d’activité. Saint-Hyacinthe compte adopter la ligne dure, en bannissant la consommation de cannabis de tout l’espace public. Même si elle souhaite harmoniser sa réglementation à celle de la MRC des Maskoutains pour le volet consommation, ça semble mal parti. À entendre la position annoncée par le directeur général de la MRC, cette dernière tend vers une approche moins rigide que la Ville, en permettant la consommation dans les parcs et les voies publiques. Puisqu’il siège aux deux instances, le maire Claude Corbeil devra donc mettre de l’ordre dans ses idées face à cette contradiction évidente. Rappelons enfin que Saint-Hyacinthe a décidé d’exclure la vente de cannabis légal du centre-ville afin de ne pas y attirer ce type de clientèle jugée indésirable.
« On a sorti les danseuses du centre-ville, on n’allait pas les remplacer par des poteux », a justifié l’administration municipale. Pour apprécier ce raisonnement, on vous suggère de prendre une puff ou deux. On ne sait pas encore où ni quand, mais l’ouverture d’une SQDC à Saint-Hyacinthe semble inévitable. On pourra seulement juger à moyen terme des effets réels de cette légalisation. D’ici là, on vous invite à retenir votre souffle.