27 août 2020 - 14:00
Forum
Les produits vedettes et la piétonnisation
Par: Le Courrier
Vous connaissez certainement aujourd’hui des fruits exotiques vendus dans les épiceries. Ce sont des mangues, des caracoles, des kiwis et autres. Les épiciers, pour nous les faire connaître, ont fait des réclames, des promotions allant parfois jusqu’à la perte, les ont placés à la porte d’entrée pour être certains que tous les voient. Ils ont fait des dégustations gratuites.

Ils ont maintenu les promotions pendant un laps de temps assez long pour créer une habitude de consommation qui a assuré la pérennité de ces produits sur les tablettes. Et ça fonctionne!

Il en va de même pour beaucoup de produits. Pensez aux automobiles, lorsqu’un nouveau concessionnaire s’installe dans une municipalité, ou à un nouveau manufacturier de meubles, etc.

Nous venons de vivre une expérience de rue piétonnière sur la rue Cascades à Saint-Hyacinthe au cours des vacances. J’y suis allé par deux fois pour encourager les commerçants. J’ai été déçu par la formule. Au lieu d’avoir l’air d’un nouveau concept de rue, j’ai plutôt vu un vieux concept de vente trottoir ressorti des cartons. Des blocs de béton pour fermer la rue, des magasins fermés (car on n’a fait l’expérience que pendant les fins de semaine), peu de gens, pas de musique, pas d’animation de rue, pas d’âme. On aurait voulu faire échouer le projet qu’on ne s’y serait pas pris autrement.

J’ai été aussi surpris de lire que le projet semblait déjà mort dans la tête des gens de la SDC, avant même que les études ne soient publiées. Il semblerait que certains commerçants auraient perdu de l’argent. N’est-ce pas le cas chaque année en période de vacances quand une bonne partie de la population est partie en voyage? N’est-ce pas le cas aussi lorsqu’on fait la promotion de produits vedettes?

Faire une expérience de ce genre nécessite une préparation, des produits vedettes! Et surtout, une continuité si on veut créer un achalandage récurrent. On jette le bébé avec l’eau du bain sans avoir fait ses devoirs, il me semble. Pourquoi ce principe ne fonctionnerait-il pas ici alors que plusieurs villes de même dimension en ont fait une réussite cet été? Lorsqu’on entre de reculons quelque part, il est clair qu’on ne voit pas tous les angles de vue.

À l’instar des produits nouveaux qu’on veut vendre, la SDC, avec le support financier et logistique de la Ville, devrait verdir la rue, animer la rue, offrir des produits vedettes et surtout persévérer si elle veut inculquer une nouvelle approche de consommation qui ira de pair avec l’après-COVID. Saint-Hyacinthe doit sortir de sa torpeur et oser. Laissons de côté les vieux modèles et innovons pour de vrai, pas seulement sur les pancartes de slogans.

Jacques Tétreault, Saint-Hyacinthe

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