« Ce sont des mesures qui peuvent paraître anodines, mais elles auront un plus gros impact qu’un investissement de 30 M$ qui serait injecté dans certains bassins versants. Au bout de six ans, le gain va être substantiel. Il va faire la différence entre des débordements à la rivière et pas de débordement », affirme le conseiller technique aux infrastructures de la Ville de Saint-Hyacinthe, Jocelyn Bazinet.

Le plan d’action se divisera en différents axes, dont l’une des principales touchera la conformité des gouttières des résidences. Rappelons qu’il est interdit de raccorder une gouttière au réseau d’égout municipal ou au drain de fondation et de déverser les eaux de pluie dans la rue depuis 2008. Au cours des six prochaines années, la Ville inspectera l’ensemble des quartiers afin d’identifier les maisons qui ne sont pas conformes à la réglementation. S’il y a lieu, les propriétaires auront six mois pour se conformer.

Des raccordements inversés

La présence d’eaux indésirables dans les conduites d’égout peut aussi être causée par des raccordements inversés. On entend par là un branchement qui permet à des eaux usées sanitaires de se déverser dans les conduites pluviales et aux eaux pluviales de se diriger dans les égouts. Les raccordements inversés sont causés par une erreur de plomberie, un mauvais branchement ou un équipement dysfonctionnel.

La Ville de Saint-Hyacinthe a pu cibler les sous-secteurs où il y a possiblement des raccordements inversés en effectuant des relevés techniques en 2024. Le Service du génie a identifié les endroits où il y avait une accumulation de matières organiques et de matières fécales dans les puisards. Les employés municipaux visiteront les maisons dans ces sous-secteurs et effectueront des tests par coloration pour confirmer la non-conformité des branchements.

Une fois l’inspection réalisée, la Ville enverra une communication aux propriétaires pour leur indiquer la conformité ou la non-conformité des installations. S’il y a lieu, les propriétaires auront 18 mois pour procéder aux correctifs, faute de quoi ils s’exposeront à des amendes variant entre 200 $ et 4000 $.

La responsabilité du raccordement change en fonction de la date de la construction de la maison. Elle était à la charge de la Ville pour les constructions avant le 1er janvier 2000. Si des erreurs ont été commises avant cette date, la Ville en est responsable et procédera aux travaux correctifs à ses frais.

Après cette date, les branchements ont été effectués par des entreprises privées. C’est que la Ville inspecte les branchements avant la construction des maisons, mais n’effectuait pas de suivi par la suite. À partir de 2026, elle ajoutera une deuxième étape de surveillance afin de vérifier la conformité des raccordements après la construction et éviter ainsi que la situation se reproduise.

Pour les constructions après 2000, les travaux correctifs deviennent donc la responsabilité des propriétaires, même si cela peut s’apparenter à un vice caché, selon M. Bazinet. Selon l’origine de cette erreur, les recours peuvent différer. La Ville recommande donc de consulter un professionnel. Dans ce contexte, elle n’offre pas d’aide financière.

La Ville de Saint-Hyacinthe prévoit d’organiser une séance d’information, ouverte à toute la population, quelque part en juin. Elle rencontrera aussi les entrepreneurs généraux et les promoteurs immobiliers en juin afin de les sensibiliser à cet enjeu.

Une partie du plan d’action se concentrera sur les eaux indésirables en provenance des parcs industriels Olivier-Chalifoux et Théo-Phénix. En 2030, des inspections seront aussi réalisées afin de vérifier les rejets des pompes à puisards dans les résidences de certains quartiers.

En plus d’éviter de polluer la rivière Yamaska, ces mesures visent aussi à désengorger le réseau d’égout et l’usine d’épuration afin de diminuer les risques de débordements. La Ville de Saint-Hyacinthe terminera bientôt la deuxième version de son plan de gestion des débordements. Depuis l’adoption de la première version en 2020, elle a pu procéder à la séparation de 2,5 km de réseau d’égout unitaire. Il reste encore 99 km à séparer, ce qui représente environ 31 % de l’ensemble du réseau sanitaire.

Plan d’action de gestion des eaux indésirables de la Ville de Saint-Hyacinthe 2025

2025

• Inspections des gouttières dans les secteurs Bois-Joli et Douville
• Inspections des raccordements inversés dans les secteurs Douville, Bois-Joli et Saint-Joseph
• Recherche de sources d’eaux indésirables dans le parc industriel Olivier-Chalifoux

2026

• Inspections des gouttières dans les secteurs Yamaska et Sainte-Rosalie
• Inspections des raccordements inversés dans le secteur Saint-Joseph
• Recherche de sources d’eaux indésirables dans le parc industriel Olivier-Chalifoux

2027

• Inspections des gouttières dans les secteurs La Providence et Saint-Thomas-d’Aquin
• Inspections des raccordements inversés dans les secteurs Saint-Joseph et Yamaska
• Recherche de sources d’eaux indésirables dans le parc industriel Olivier-Chalifoux

2028

• Inspections des gouttières dans le secteur Saint-Joseph
• Inspections des raccordements inversés dans les secteurs Saint-Joseph et Assomption
• Recherche de sources d’eaux indésirables dans le parc industriel Théo-Phénix

2029

• Inspections des gouttières dans les secteurs Sacré-Cœur et Saint-Sacrement
• Inspections des raccordements inversés dans les secteurs Yamaska, La Providence et Sainte-Rosalie
• Recherche de sources d’eaux indésirables dans le parc industriel Théo-Phénix

2030

• Inspections des gouttières dans les secteurs Cascades et Hertel–Notre-Dame
• Inspections des raccordements inversés dans les secteurs Cascades, Hertel–Notre-Dame, Sacré-Cœur, Saint-Sacrement et Saint-Thomas-d’Aquin
• Recherche de sources d’eaux indésirables dans le parc industriel Théo-Phénix
• Vérifications des rejets de pompes submersibles dans les secteurs Sainte-Rosalie et Saint-Thomas-d’Aquin