5 août 2021 - 07:00
Service de l’urbanisme
Les propriétaires d’une maison ancestrale excédés par les délais
Par: Laurent Théoret
Nataly Martin et Sylvain Corbeil, copropriétaire de la maison, commencent à perdre patience devant la longue attente et l’inexistence de communication qu’ils subissent de la part de la Ville. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Nataly Martin et Sylvain Corbeil, copropriétaire de la maison, commencent à perdre patience devant la longue attente et l’inexistence de communication qu’ils subissent de la part de la Ville. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le 900, avenue Sainte-Anne au centre-ville de Saint-Hyacinthe est une maison vieille de plus de 150 ans ayant appartenu à Zoé Casavant, cousine des célèbres frères Casavant. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le 900, avenue Sainte-Anne au centre-ville de Saint-Hyacinthe est une maison vieille de plus de 150 ans ayant appartenu à Zoé Casavant, cousine des célèbres frères Casavant. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Depuis trois mois, les propriétaires du 900, avenue Sainte-Anne au centre-ville de Saint-Hyacinthe, Nataly Martin et Sylvain Corbeil, attendent toujours l’approbation de leur permis, par la Ville de Saint-Hyacinthe, pour rénover les parties endommagées de leur immeuble.

La maison vieille de plus de 150 ans, qui a appartenu à Zoé Casavant, cousine des célèbres frères Casavant, a subi des dégâts notamment causés par le feu et par l’eau le 5 août 2020, lors d’un incendie au niveau de la toiture.

Le bâtiment, qui est aujourd’hui inoccupé en raison de la longue attente pour les rénovations, a attiré l’attention des Services d’incendie et d’urbanisme de la Ville de Saint-Hyacinthe. Ils veulent forcer les propriétaires à mettre la maison aux normes des bâtiments d’aujourd’hui.

« La mettre aux normes signifie, pour nous, enlever tout son cachet (chaleur, originalité) en modifiant ou en enlevant des éléments architecturaux qui datent de plus de 100 ans. C’est inconcevable pour nous de détruire ou de modifier quoi que ce soit. Nous avons acheté cette maison pour conserver son aspect original d’autrefois et la Ville nous impose maintenant de sacrifier ce patrimoine », a expliqué Nataly Martin.

Les propriétaires sont même prêts à faire certaines concessions, s’il le faut, pour préserver la maison dans son état d’origine.

« Que ça coûte plus cher ou que je doive renoncer à l’usage commercial, cela m’importe peu, je veux seulement que le bâtiment reste d’origine, car il fait partie du patrimoine historique de Saint- Hyacinthe », raconte Sylvain Corbeil avec conviction.

Il trouve d’autant plus déplorable que, pour changer la couleur des portes extérieures, il a dû s’adresser au comité de protection du patrimoine, mais que paradoxalement, la Ville demande de modifier le bâtiment conformément aux normes du bâtiment en raison des issues de secours qui sont problématiques et de la cage d’escalier.

Le manque de communication dans ce dossier indispose les propriétaires qui ne demandent que de pouvoir parler avec des gens de la Ville pour pouvoir trouver des solutions alternatives pour conserver le plus possible la maison dans son état d’origine.

La Ville s’explique

De son côté, la Ville ne veut pas commenter un dossier qui est en cours.

Par contre, Claire Gagné, conseillère du district Bois-Joli et qui siège notamment au comité consultatif en patrimoine local et au comité consultatif d’urbanisme, trouve dommage l’impasse actuelle. « Je suis très sensible lors de ce genre de cas, car cette maison en particulier fait partie du patrimoine historique et culturel de la Ville. Nous avons souvent vu son cas en consultation. »

Elle assure que le Service d’urbanisme et le Service de sécurité incendie travaillent d’arrache-pied sur le dossier pour trouver des solutions acceptables. « Il y a eu un manque de communication lors du processus. Selon moi, la Ville n’a pas assez impliqué les propriétaires dès le début. Ils ont donc l’impression que la Ville les laisse de côté », explique Mme Gagné. Elle a aussi confié que le fait que la maison profite d’un zonage résidentiel et commercial fait en sorte que le problème des issues de secours est une problématique que la Ville ne peut sous-estimer.

L’élue municipale affirme qu’elle fera le suivi du dossier et que les propriétaires seront contactés très prochainement afin d’être mis au courant de l’évolution du dossier.

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