19 février 2015 - 00:00
La Cour suprême dit oui à l’aide médicale à mourir
Les réactions fusent à Saint-Hyacinthe
Par: Jennifer Blanchette | Initiative de journalisme local | Le Courrier
Tant l’évêque de Saint-Hyacinthe, Monseigneur François Lapierre, que la maison de soins palliatifs Victor-Gadbois, à Saint-Mathieu-de-Beloeil, se sont prononcés en défaveur de l’aide médicale à mourir. Photothèque | Le Courrier ©

Tant l’évêque de Saint-Hyacinthe, Monseigneur François Lapierre, que la maison de soins palliatifs Victor-Gadbois, à Saint-Mathieu-de-Beloeil, se sont prononcés en défaveur de l’aide médicale à mourir. Photothèque | Le Courrier ©

Tant l’évêque de Saint-Hyacinthe, Monseigneur François Lapierre, que la maison de soins palliatifs Victor-Gadbois, à Saint-Mathieu-de-Beloeil, se sont prononcés en défaveur de l’aide médicale à mourir. Photothèque | Le Courrier ©

Tant l’évêque de Saint-Hyacinthe, Monseigneur François Lapierre, que la maison de soins palliatifs Victor-Gadbois, à Saint-Mathieu-de-Beloeil, se sont prononcés en défaveur de l’aide médicale à mourir. Photothèque | Le Courrier ©

Dans un jugement unanime rendu le 6 février, les magistrats de la Cour suprême du Canada ont légalisé l’aide médicale à mourir, créant une véritable onde de choc à travers le pays. Du côté de Saint-Hyacinthe, les réactions s’avèrent plutôt mitigées face à cette décision historique.

Située à Saint-Mathieu-de-Beloeil, la Maison Victor-Gadbois, qui offre des soins palliatifs, a affirmé qu’elle refuserait de prodiguer le suicide assisté auprès de ses patients.

« Il y a des gens qui ont peur des médicaments qu’on pourrait leur donner, qui ont peur qu’on abrège leur vie. On ne souhaitait pas créer la confusion chez nos patients en offrant l’aide médicale à mourir. On ne voulait pas qu’ils croient que nous pourrions devancer leur départ, car les gens qui viennent ici le font pour recevoir des soins de fin de vie », explique la directrice médicale de la Maison, Dre Christiane Martel.

Elle souligne qu’au sein de son établissement, qui compte douze lits de soins, à peine 1 % de la clientèle présente une demande persistante de mettre fin à ses jours. « Nous offrons alors la possibilité de l’endormir, de façon continue ou non, grâce à la sédation palliative. C’est une alternative offerte pour les gens qui ne veulent pas voir leur décès. Cette méthode facilite aussi le deuil pour les proches, surtout après avoir vu l’être cher souffrir. »

Culture de la vie à l’Évêché

L’évêque de Saint-Hyacinthe, Monseigneur François Lapierre, dénonce la décision de la Cour suprême, indiquant « qu’il est important que la vie soit poursuivie jusqu’à sa fin naturelle ».

II soutient qu’en ces temps où l’actualité mondiale enchaîne les actes barbares tels que les décapitations, il est d’autant plus primordial de ne pas banaliser la vie humaine.

« La compassion est souvent l’argument invoqué pour justifier l’aide médicale à mourir, mais de nombreux médecins me disent que la science permet maintenant de contrôler la souffrance physique. Il reste toujours la souffrance mentale, mais j’espère que les catholiques s’engageront dans une culture de la vie », avance Mgr Lapierre.

L’évêque indique que les soins palliatifs sont de grande qualité au Québec et qu’il faut continuer de développer ce type de services.

Au moment de mettre sous presse, le président du Conseil des médecins, des dentistes et pharmaciens (CMDP) du Centre de santé et de services sociaux Richelieu-Yamaska, Dr Louis Jean Roy, n’avait pas répondu à la demande d’entrevue du COURRIER.

En plus de cautionner le projet de loi « Mourir dans la dignité » adopté par le Québec cet été, la Cour suprême donne un an à Ottawa pour modifier le Code criminel. D’ici là, prodiguer l’aide médicale à mourir demeure un crime.

Ce jugement est également assorti de conditions très strictes. Pour bénéficier du suicide assisté, l’acte devra être administré par un médecin à des personnes adultes, consentantes et atteintes de « problèmes de santé graves et irrémédiables » leur causant des souffrances (physiques ou psychologiques) « persistantes » qui leur sont « intolérables ».

Aucun médecin ne sera forcé d’euthanasier un patient qui en fait la demande.

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