22 Décembre 2016 - 00:00
Les réfugiés entre bonnes mains
Par: Rémi Léonard
De gauche à droite, Baker, Ghada, Nancy, Mohammad et Martin, tous participants au projet de jumelage familial de la Maison de la famille des Maskoutains.  Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

De gauche à droite, Baker, Ghada, Nancy, Mohammad et Martin, tous participants au projet de jumelage familial de la Maison de la famille des Maskoutains. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

De gauche à droite, Baker, Ghada, Nancy, Mohammad et Martin, tous participants au projet de jumelage familial de la Maison de la famille des Maskoutains.  Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

De gauche à droite, Baker, Ghada, Nancy, Mohammad et Martin, tous participants au projet de jumelage familial de la Maison de la famille des Maskoutains. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Après avoir procédé à l’accueil des premiers réfugiés syriens à Saint-Hyacinthe au début de l’année, c’est à leur intégration que la Maison de la famille des Maskoutains s’est ensuite consacrée en 2016. L’une des pièces maîtresses du processus a été le projet de jumelage entre des familles d’ici et ces nouveaux arrivants.


Mises en contact avec des citoyens de la région qui se sont portés volontaires, dix familles de réfugiés ont été guidées dans leur transition vers une nouvelle vie en terre maskoutaine.

C’est ainsi que Mohammad et Ghada ont connu Martin et Nancy, des mentors qui leur ont permis de découvrir la région, sa culture, ses habitants, mais aussi les petits détails de la vie de tous les jours, nécessaires pour bien s’intégrer et fonctionner en société.

« On trouvait que c’était une belle façon de s’impliquer, de les aider, mais finalement, on a aussi appris beaucoup d’eux », a témoigné Nancy. Les rencontres, qui se poursuivent toujours de manière naturelle, ont engendré un véritable échange interculturel. « C’est comme un voyage intérieur », a décrit Nancy pour parler de son expérience.

Les deux familles ont amorcé leur jumelage par une sortie culturelle on ne peut plus québécoise : les festivités de la Fête nationale en juin. Les contacts n’ont pas cessé depuis avec toutes sortes d’activités et beaucoup de repas partagés. « Quand on passe chez eux, ils veulent toujours nous garder à souper », a expliqué en riant Martin.

Si bien que Mohammad parlait maintenant de ses nouvelles connaissances en tant que « frère et sœur ». Le Maskoutain d’adoption a chaleureusement remercié tous ceux qui ont permis à lui et ses compatriotes de s’établir au Canada. « L’Histoire se souviendra de ce que vous avez fait pour les Syriens », a-t-il affirmé, avec l’aide d’une interprète.

De l’arabe au français

Quelques mois après leur arrivée, la langue reste un défi bien concret à relever pour ces arabophones. Avec un peu d’effort, les familles arrivent toutefois à se comprendre, même sans l’interprète qui les accompagnait au début du programme, assurent les participants.

Les enfants, intégrés dans les écoles de la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe, apprennent étonnamment rapidement et peuvent déjà aider leurs parents en se faisant traducteurs. Les adultes suivent pour leur part des cours de francisation. La Maison de la famille des Maskoutains poursuit en parallèle les suivis administratifs et légaux entourant leur arrivée et leur établissement au Canada.

Le directeur général de l’organisme, Carlos Martinez, a remercié les 26 citoyens qui ont répondu à l’appel en donnant de leur temps au cours de fréquentes rencontres avec les familles syriennes. « Vous faites une différence », leur a-t-il dit.

Il trouve le jumelage interculturel tellement efficace à l’intégration des nouveaux arrivants qu’il voudrait maintenant que des fonds soient disponibles pour que tous les nouveaux arrivants puissent vivre la même expérience, pas uniquement les réfugiés. Pour le directeur général, l’intérêt manifesté par les Syriens pour le projet révèle un réel désir de s’intégrer à leur société d’accueil.

La Maison de la famille prépare également pour 2017 une présentation sur la Syrie et sa situation actuelle, qui est d’ailleurs toujours en plein développement, à l’attention de la communauté maskoutaine. « Ce sera l’occasion de découvrir notre civilisation très ancienne », a affirmé Mohammad, désireux de faire connaître son pays d’origine au-delà de la guerre civile qui y fait toujours rage. 

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