23 avril 2020 - 14:03
COVID-19
Les renforts de la santé
Par: Rémi Léonard
Depuis maintenant un mois, le réseau de la santé rassemble toute l’expertise qu’il peut pour faire face à la pandémie de coronavirus. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Depuis maintenant un mois, le réseau de la santé rassemble toute l’expertise qu’il peut pour faire face à la pandémie de coronavirus. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La multiplication des appels à l’aide dans le réseau de la santé, où l’on « manque de bras » comme a clairement fait savoir dernièrement le premier ministre François Legault, met en lumière la rareté de ces travailleurs dont l’expertise est pourtant essentielle, au premier sens du terme.

Alors que de plus en plus de Québécois sont appelés à venir prêter main-forte en santé, LE COURRIER s’est entretenu (à distance) avec deux professionnelles qui n’ont pas hésité à lever la main tôt dans la crise. Karine Chedore et Malika Rouab enseignaient à l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe (EPSH) au moment où la pandémie a été déclarée. Leur expertise en santé – elles ont toutes deux été infirmières – en faisait des candidates idéales pour contribuer à l’effort collectif.

Lorsque les écoles ont commencé à annoncer leur fermeture, le 12 mars au soir, Karine Chedore était en classe en train d’enseigner. Déjà à ce moment, elle sentait que l’urgence de la situation commanderait d’aller aider. Elle a même averti ses élèves qui ont déjà un diplôme (de préposé aux bénéficiaires par exemple) que leur contribution serait probablement recherchée. De son côté, elle s’est rapidement inscrite sur jecontribue.ca, une démarche qui aboutira à son embauche au bout de trois semaines.

De son côté, Malika Rouab s’est tout de suite demandé ce qu’elle pouvait faire pour aider lorsque l’enseignement a été arrêté. Sa réponse a été simple et efficace : elle a postulé directement aux postes temporaires offerts dans le centre intégré de la région et travaille depuis le 23 mars au département de santé mentale de l’Hôpital Honoré-Mercier.

Cet engagement était tout naturel pour Karine puisqu’elle parle de son métier comme d’une véritable passion. « Ce sont des valeurs que je transmets dans mon enseignement, mais je voulais aussi les démontrer sur le terrain », a-t-elle commenté. Pour expliquer ce qui l’a motivée à changer ainsi son quotidien, Karine Chedore a aussi évoqué la « vocation » d’infirmière. « Plus on apporte d’aide, moins on aura d’impacts négatifs à déplorer », a-t-elle résumé.

Des expériences positives

C’est aussi une opportunité pour actualiser ses pratiques, qui changent rapidement dans le milieu, a souligné Malika Rouab. Son expérience s’avère positive jusqu’à présent puisqu’elle s’est immédiatement sentie « bien accueillie » dans son environnement et « bien accompagnée ». Elle se retrouve même à travailler en collégialité avec d’anciens élèves.

En fait, l’expérience est si enrichissante pour Malika qu’elle songe maintenant à garder un pied dans le réseau tout en continuant de transmettre sa passion à travers l’enseignement. Elle dit avoir l’impression de retourner à ses « premiers amours » en donnant des soins aux patients.

Se sentant elle aussi « bien orientée » depuis son retour dans le réseau, à l’Hôpital Charles-LeMoyne, Karine Chedore constate que les équipes s’adaptent bien à la réalité et aux mesures exceptionnelles instaurées en raison de la pandémie de COVID-19.

Elles assurent toutes deux vouloir continuer à aider jusqu’à ce que l’école reprenne. En travaillant en milieu hospitalier, elles permettent notamment de libérer d’autres ressources vers les CHSLD et les zones chaudes où les patients atteints de la COVID-19 sont traités.

Dès le début de la crise actuelle, la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSH) avait d’ailleurs fait le nécessaire pour assurer le transfert de certains employés avec des compétences recherchés vers le milieu de la santé. Depuis les récents appels liés à la situation en CHSLD, c’est même 40 nouvelles personnes qui ont transmis leur intérêt au cours de la dernière fin de semaine, a rapporté la CSSH.

D’ailleurs, Malika indique vouloir maintenant se porter volontaire pour aller aider en CHSLD, là où les besoins sont les plus criants à l’heure actuelle. Une vocation, vous dites?

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