6 juillet 2017 - 00:00
Saint-Hyacinthe 
Les Sagouines s’invitent au conseil
Par: Benoit Lapierre
Marie-Claude Delisle a pris la parole devant le conseil au nom du « Conseil des Sagouines ». Photo Dominique St-Pierre

Marie-Claude Delisle a pris la parole devant le conseil au nom du « Conseil des Sagouines ». Photo Dominique St-Pierre

Marie-Claude Delisle a pris la parole devant le conseil au nom du « Conseil des Sagouines ». Photo Dominique St-Pierre

Marie-Claude Delisle a pris la parole devant le conseil au nom du « Conseil des Sagouines ». Photo Dominique St-Pierre

À quelques mois des élections municipales, les élus municipaux ont reçu lundi la visite du « Conseil des Sagouines », un groupe de Maskoutaines venues leur parler de démocratie municipale et de réappropriation du territoire par les citoyens.


« Le Conseil des Sagouines est un espace de parole, de réflexion aussi. Il n’est pas un parti politique. Mais il soutiendra toute candidate ou tout candidat, voire tout parti politique qui partagera son désir de nous réapproprier le territoire, notre autonomie, notre économie aussi par tous et pour tous », a déclaré à la période des questions Marie-Claude Delisle, en se présentant comme citoyenne maskoutaine et membre du Conseil des Sagouines, « résolument féminin ».

S’adressant au maire Claude Corbeil, elle lui a expliqué que c’est lui-même qui leur avait inspiré la création du Conseil des Saguines, rappelant la célèbre Saguine de l’auteure Antonine Maillet, lorsque, après son élection il avait décidé de constituer sa « Table des Sages ».

« Certains penseront peut-être que nous formons un cercle de sorcières qui brassent des forces occultes. On aimerait bien avoir des pouvoirs magiques pour vous ensorceler lorsque nous ne sommes pas d’accord avec vos projets, mais on est nettement plus pragmatiques. On préfère instaurer un climat de réciprocité, de discussion, de débat », a-t-elle poursuivi.

Mme Delisle faisait partie du groupe qui, le 13 juin, a exprimé publiquement son désaccord avec les gestes posés par la municipalité pour faciliter l’implantation du projet Réseau Sélection au centre-ville, projet qui a été exposé aux citoyens le 6 juin, au Centre des arts Juliette-Lassonde.

Elle est revenue sur le sujet en demandant au maire Corbeil quelle était sa définition du mot « citoyen », du concept de consultation publique et du rôle des élus. Selon Mme Delisle, l’exercice du 31 mai sur le projet de la promenade Gérard-Côté s’est avéré une véritable consultation, contrairement à ce qui a suivi sur le projet Réseau Sélection. « Lors de la séance du 6 juin, pardonnez-moi, plusieurs citoyens se sont sentis exclus de ce projet déjà bien arrêté où les désirs des promoteurs sont priorisés quasi exclusivement, sans égard aux besoins des résidents et usagers », a affirmé Mme Delisle.

D’autres citoyens l’ont suivie au micro pour exprimer des critiques, dont Nicole Jetté, qui a accusé le maire Corbeil d’avoir créé un « comité exécutif » pour « faire avaler la tour (Réseau Sélection) » aux citoyens. « Qui représentez-vous, M. Corbeil, les citoyens ou les corporations?, lui a-t-elle lancé.

« Je représente les citoyens, Mme Jetté, mais je n’irai pas plus loin parce qu’il n’y a pas trop de bonnes nouvelles dans ce que vous m’avez dit », lui a-t-il répondu.

Jacques Tétreault, du Comité des citoyennes et citoyens pour l’environnement maskoutain (CCPEM), lui a ensuite reproché de ne pas avoir demandé la présence d’un représentant du CCPEM sur son comité restreint chargé de trouver des solutions aux problèmes que pose le projet Réseau Sélection.

La conseillère Nicole Dion-Audette a, quant à elle, salué les femmes qui manifestent leur intérêt pour les affaires municipales, mais s’est aussi dite affectée par le ton sur lequel certaines plaintes étaient exprimées à l’endroit de la Ville et du conseil. « Je n’aime pas les attitudes provocantes. Si nous avions tous une attitude positive, ce serait beaucoup plus agréable. Ça me déçoit, ce qui se passe », est-elle intervenue.

Elle a aussi insisté sur le caractère privé du projet Réseau Sélection, mais sans s’attarder à l’importante implication de la Ville dans le dossier. « Dans un dossier privé, on ne peut pas prendre des décisions à 200 », a ajouté le maire Corbeil.

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