En 22 mois, les salons de quilles ont été dans l’obligation de fermer trois fois. Ces fermetures répétitives, en haute saison, ont été éprouvantes pour la survie de l’industrie.
Le propriétaire du Salon de quilles Saint-Hyacinthe, Sylvain Joyal, en a ras le bol de la situation. « Nous sommes toujours les premiers à être fermés et les derniers à rouvrir. Nous sommes catégorisés sport, centre récréatif, mais aussi bar. Nous voulons avoir un statut clair. Nous ne pouvons pas nous réinventer et faire du “pour emporter” comme les restaurants. Nous pourrons rouvrir et nous voulons que ce soit définitif », s’exclame-t-il.
Les propriétaires sont dans l’incompréhension puisque les quilles sont un sport qui se joue sans contact. De plus, le port du masque et le passeport vaccinal sont exigés. Des plexiglas ont aussi été installés à la salle maskoutaine pour que les activités se déroulent en toute sécurité.
Des saisons interrompues
La saison de quilles se déroule de septembre à mi-avril. La saison 2021-2022 a été interrompue par la dernière fermeture du 20 décembre 2021.
« La saison est notre seule période où nous pouvons aller nous chercher un coussin raisonnable. Cette fermeture a coupé notre saison en deux. Les ligues nous disent à quel point elles ont hâte de pouvoir rejouer. Notre clientèle est majoritairement âgée. C’est une des seules sorties de nos joueurs et c’est difficile pour leur santé mentale. Lorsque nous avons rouvert la dernière fois, les gens étaient tellement heureux de se revoir. Nous sommes donc impatients de les revoir », indique Sylvain Joyal.
Des joueurs de ligue ont d’ailleurs demandé que la saison soit prolongée.
Le Salon de quilles Saint-Hyacinthe, qui pouvait accueillir 1250 joueurs par semaine avant la pandémie, en accueille maintenant environ 1000.
Un moyen de pression pour le gouvernement
L’Association des propriétaires des salons de quilles du Québec (APSQQ) a été créée en 2020 afin de représenter les propriétaires auprès des fournisseurs et des différents paliers gouvernementaux. Elle représente près d’une centaine d’établissements.
Au fil des fermetures, elle a d’ailleurs envoyé plusieurs lettres au gouvernement afin de le conscientiser sur l’état d’âme des propriétaires de salons de quilles. Elle aimerait comprendre pourquoi un tel sort leur est réservé. Le gouvernement n’a répondu à aucune de ces lettres.
« Nous voulons mettre de la pression pour obtenir une aide financière pour l’été qui est notre basse saison. Nous voulons ouvrir pour de bon », souligne le président de l’APSQQ, Bobby Wilky. Il a mentionné notamment l’utilisation des médias comme moyen de pression.
L’APSQQ prépare actuellement un plan d’action. Elle est déterminée à se faire entendre pour que les choses changent.