Et vlan dans les gencives comme on dit. Le plus triste, c’est qu’il n’exagérait même pas.
Tous ceux qui ont déjà mis les pieds au sous-sol de l’ancien centre culturel pour y voir nos haltérophiles ou nos judokas s’entraîner seront d’accord avec le commentaire du chroniqueur. C’était gênant. Et encore plus de lire cela imprimé noir sur blanc dans la grosse Presse papier d’antan. Mais c’est heureusement du passé.
Nos élus ont été foutus de réagir et de trouver un local plus qu’adéquat pour permettre aux athlètes amateurs locaux de s’entraîner et de parfaire leur art, autant du côté de l’haltérophilie, de la boxe, de la gymnastique que du judo.
On a investi quelques millions pour réaménager l’aréna C.A.-Gauvin en complexe multisports. Et franchement, il n’y a plus aucune raison d’être gênés. Au contraire, Saint-Hyacinthe fait des jaloux et des athlètes viennent maintenant de l’extérieur afin de profiter de nos installations et du savoir-faire de nos entraîneurs de grande réputation. Parce que de belles installations sans entraîneurs qualifiés, cela ne mène à rien. Surtout pas à des compétitions nationales ou internationales et à des podiums.
Parlez-en à la belle jeunesse qui forme l’essentiel des effectifs de La Machine Rouge, le club d’haltérophilie le plus réputé et décoré au Québec ces dernières années : les Darsigny, Messier, Roux, Bessette et compagnie. Au Championnat du monde junior d’haltérophilie qui s’est déroulé la semaine dernière en Ouzbékistan, ils étaient cinq dignes représentants de La Machine Rouge. Pour reprendre l’ancienne publicité maskoutaine, c’est ÉNORME.
Et ils n’y étaient pas pour faire de la figuration ou du tourisme. Que non. Ils nous y ont fait honneur et pas à peu près. À commencer par l’incontournable Tali Darsigny, qui a enlevé la médaille de bronze chez les 58 kilos. Comprenez bien que cela signifie qu’elle est la troisième meilleure leveuse de fonte au monde chez les juniors. C’est grand le monde, pensez-y deux secondes. Surtout si on considère que Tali est en quelque sorte une extra-terrestre. Il faut l’être un peu à 20 ans pour passer tout son temps dans un gymnase à soulever de la fonte et à repousser constamment ses limites. Moi à 20 ans, j’étais loin du gym; même à 47!
Pour exceller en haltérophilie, ça prend du plomb dans les cuisses, dans les bras et dans la cervelle. Et une détermination à toute épreuve. Tali et les autres en ont à revendre. Ceci expliquant cela quand on s’attarde à leurs performances.
Chez les 69 kilos, Andréanne Messier a pour sa part terminé au pied du podium, avec une incroyable 4e place, et Magalie Roux, à peine deux rangs plus loin!
Tali, Andréanne, Magalie et les autres membres de La Machine Rouge peuvent-ils rêver aux Olympiques? Absolument, même si la marche est très haute entre les juniors et les séniors sur la scène mondiale. Sauf que ces filles et ces garçons, les barres, ils les fixent habituellement très hautes. Et ce depuis toujours.
Alors, quand vous les croisez à Saint-Simon, à La Présentation, à Saint-Hyacinthe ou bien au complexe C.-A.-Gauvin où ils prennent les bouchées doubles, prenez le temps de les féliciter et de les encourager. Ces anciennes sardines le méritent amplement. Vous avez maintenant le droit de vous péter les bretelles!