24 juillet 2025 - 03:00
Noyade présumée à la piscine Laurier
Les sauveteurs ont tout tenté
Par: Adaée Beaulieu
Un homme de 69 ans a perdu la vie à la piscine Laurier, sur la rue Viger à Saint-Hyacinthe, le 16 juillet en après-midi. Une enquête de la coroner est en cours afin d’établir les circonstances du drame. Photo Adam Bolestridge | Le Courrier ©
Un homme de 69 ans a perdu la vie à la piscine Laurier, sur la rue Viger à Saint-Hyacinthe, le 16 juillet en après-midi. Une enquête de la coroner est en cours afin d’établir les circonstances du drame. Photo Adam Bolestridge | Le Courrier ©
Les décès dans les piscines publiques de Saint-Hyacinthe n’arrivent pas tous les jours. La possible noyade d’un homme de 69 ans, originaire de Sorel-Tracy, survenue le 16 juillet à la piscine Laurier, serait le premier décès à survenir dans une piscine municipale maskoutaine depuis 1959, selon nos archives.

Alors que l’enquête du coroner se poursuit et que les activités à la piscine ont repris de plus bel, les souvenirs du drame demeurent assurément encore vifs et douloureux pour les sauveteurs qui ont tout fait pour sauver la victime. En vain.

Vers 15 h 30 ce mercredi-là, la victime identifiée comme étant Jean Coiteux aurait été retrouvé inanimée dans la piscine publique, forçant l’évacuation du site et sa fermeture pour le reste de la journée. Malgré l’intervention des sauveteurs et de leurs supérieurs, les manœuvres de réanimation ont échoué. L’homme a été transporté au centre hospitalier Honoré-Mercier, où son décès a été constaté. Le dossier a été transféré à la coroner Lyne Lamarre pour investigation. C’est à elle que reviendra la délicate tâche d’établir si le décès de l’homme est attribuable à un malaise préalable ou à une noyade.

Une intervention difficile

Au moment du drame, la piscine était bondée en raison de la chaleur suffocante. Certaines des 225 personnes présentes ont ainsi été témoins des efforts considérables déployés par les sauveteurs. Certaines d’entre elles ont confié au COURRIER leur désarroi à la suite de cette intervention fort émotive.

Toutes n’ont pas hésité à louanger le travail des jeunes secouristes de la piscine qui ont tout fait pour sauver une vie dans ces circonstances éprouvantes.

Sept sauveteurs surveillaient la piscine en plein cœur de l’après-midi. Dès qu’ils ont repéré l’homme inanimé, ils ont immédiatement appliqué le plan d’urgence conçu spécialement pour la piscine Laurier. À son plus creux, cette piscine fait 2,4 mètre de profondeur.

Trois responsables aquatiques ainsi que le régisseur aquatique et nautique étaient également sur place et se sont empressés de procéder aux manœuvres sur la victime. Malgré l’utilisation du défibrillateur de la piscine, leurs efforts ont malheureusement été vains.

Après le drame, tous les employés présents, dont certains en état de choc, ont été immédiatement conduits au Centre aquatique Desjardins situé à proximité, où un soutien psychologique leur a été offert. La Ville a contacté le Centre intégré de santé et services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est, qui a fait appel au Centre de crise L’Accès de Longueuil pour l’appuyer dans cette démarche.

« Au nom de la Ville de Saint-Hyacinthe, j’offre mes plus sincères condoléances à la famille et aux proches de la victime. La Ville collabore étroitement avec la Sûreté du Québec afin de faire toute la lumière sur les circonstances du décès. Je tiens à rassurer la population : notre personnel est qualifié et les piscines municipales demeurent des environnements sécuritaires », a déclaré le maire de Saint-Hyacinthe André Beauregard, au lendemain du drame.

Cas rare

Selon le directeur de la Société de sauvetage du Québec, Raynald Hawkins, les noyades en milieux surveillés représentent moins de 1 % du total des décès liés à l’eau dans la province. En date du 16 juillet, il s’agissait de la 36e noyade à survenir cette année au Québec, comparativement à 31 pour la même période l’an dernier.

« Cela démontre que la présence de sauveteurs fait la différence », a affirmé M. Hawkins. Il a mentionné que chacun d’entre eux doit avoir une formation de base de 110 heures qui inclut le cours de réanimation cardiorespiratoire (RCR) et l’utilisation du défibrillateur. D’ailleurs, il est désormais obligatoire que chaque piscine publique en possède un.

Bien que les sauveteurs soient bien formés, vivre un tel drame laisse des séquelles psychologiques. « Quand il survient des drames comme celui-là, nous avons une pensée pour les proches de la victime, mais également pour les sauveteurs, jeunes et moins jeunes », a déclaré le directeur de la Société de sauvetage du Québec. « Certains vont vivre des situations post-traumatiques et d’autres vont passer au travers et ça va bien aller », a-t-il renchéri.

Lorsque de tels drames se produisent, l’organisme a pour rôle d’accompagner les exploitants, dans ce cas-ci, la Ville de Saint-Hyacinthe, dans le soutien apporté aux employés pour le retour au travail. « On leur suggère de faire des retours en poste accompagnés avec du personnel plus expérimenté », a expliqué M. Hawkins.

Ce dernier a mentionné qu’il est fréquent que la piscine où s’est produite la tragédie réouvre le lendemain, comme ce fut le cas avec la piscine Laurier.

L’avantage des grandes villes comme Saint-Hyacinthe, dit-il, est de pouvoir y envoyer des sauveteurs d’autres piscines de son territoire pour procéder à la surveillance en attendant que ceux ayant vécu l’événement se remettent émotionnellement. « En général, les sauveteurs touchés arrivent à retourner travailler assez rapidement », a-t-il affirmé.

Si jamais la coroner suggère des recommandations, la Société de sauvetage du Québec se chargera de les faire appliquer. La Semaine nationale de prévention de la noyade se déroule du 20 au 26 juillet sous le thème Sécuritaires ensemble.

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