C’est ce dont elles ont témoigné le 31 juillet au palais de justice de Saint-Hyacinthe, lors des observations sur la peine.
Gilles Robineau a porté en appel le verdict de culpabilité. Rappelons que lors du procès, il a déclaré que l’aveu fait au directeur de l’école Saint-Thomas-d’Aquin à l’époque était faux et que celui fait à son ex-conjointe était inexistant.
Une des victimes a particulièrement déploré que l’ex-enseignant nie toujours les actes qu’il a posés. « Malheureusement, tu n’as pas reconnu tes torts et tu ne t’es pas excusé », a-t-elle écrit dans une lettre dont elle a fait la lecture en salle de cour.
Une autre victime a mentionné que le mal était fait et que la peine que devra purger Gilles Robineau n’y changera rien. « Pour la sentence, rien ne me redonnera ma légère naïveté et la confiance de mon enfance », a-t-elle affirmé dans sa lettre.
Elle a ensuite énuméré les séquelles engendrées par cette étape traumatisante de sa vie. Elle a admis avoir un manque de confiance en elle ainsi qu’avoir eu une vie sexuelle précoce et marquée par le non-respect de son corps. Elle a raconté dans son écrit qu’à l’adolescence, elle s’est réfugiée dans l’alcool et la drogue et vivait dans un état de révolte. Puis, au cégep, elle a omis de faire du sport volontairement pour ne pas côtoyer des enseignants masculins. Ensuite, une fois mère, elle a surprotégé ses enfants pour leur éviter de subir la même chose.
Selon elle, si Gilles Robineau avait admis ses actes et demandé pardon, elle aurait pu cheminer autrement. « J’aurais tellement aimé qu’il s’excuse. Je lui aurais pardonné plus rapidement », a-t-elle déclaré.
C’est seulement en juin qu’une autre victime a accepté de lui pardonner sans pour autant oublier ce qu’il a fait. Pendant toutes ces années, ce cauchemar l’a hantée. « La méfiance envers les hommes en autorité, la peur, le dégoût, le sentiment de ne pas comprendre, tout était mélangé dans ma tête de petite fille », a-t-elle évoqué dans sa lettre.
En raison de la durée de ces témoignages poignants, les avocates n’ont pas eu le temps de procéder aux plaidoiries sur la peine. Celles-ci ont été remises à une date ultérieure qui n’est pas encore connue.
Rappelons qu’au moment du verdict de culpabilité, la procureure de la Couronne, Me Marie-Claude Morin, avait déjà proposé que Gilles Robineau fasse plus de deux ans de travail en communauté ou de prison ferme. Elle désirait même qu’il demeure détenu en attendant sa peine, ce que le juge avait refusé.