Au terme de 115 vols d’avion qui l’ont menée aux quatre coins du globe, la religieuse des Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe n’a peut-être pas vaincu totalement sa peur de l’avion, mais elle a accumulé suffisamment d’anecdotes et de souvenirs pour écrire le livre La nonne en a son voyage!.
Présenté sous forme de courtes chroniques thématiques (les aéroports, le sommeil, la pauvreté, les contretemps…), Sr Marie-Claire Dupont offre un condensé de ses voyages dans l’Ouest canadien, au Brésil, au Lesotho, en Haïti et au Tchad. Que ce soit comme conseillère ou supérieure générale de sa congrégation, la religieuse a voyagé parfois dans le luxe, souvent dans l’inconfort, mais jamais dans l’indifférence de l’autre.« J’ai appris à apprivoiser ma peur de l’avion, mais ce n’est jamais disparu. Au fil du temps, j’ai développé certains trucs pour diminuer mon angoisse. Maintenant, je réserve mes billets d’avion sur Internet. On peut alors choisir soigneusement sa place, lance avec un grand sourire Sr Marie-Claire Dupont. Tout le long de ces voyages, j’écrivais de petits carnets de notes. Ça m’aidait à passer le temps, à vaincre mes peurs et à bien intégrer les expériences que je vivais. J’ai même ri de moi-même à plusieurs occasions. Et ça m’a servi lorsque j’ai décidé d’écrire ce livre. »
Le précieux dans toute chose
Au-delà des trajets interminables pour atteindre de petites communautés brésiliennes, de la chaleur suffocante, de la poussière chronique au Tchad et du tintamarre haïtien, Sr Marie-Claire Dupont a surtout retenu des rencontres précieuses et nourrissantes.
« J’ai essayé de retirer ce qu’il y avait de plus précieux dans ces rencontres avec des personnes souvent extraordinaires. Par exemple, aux Abricots, en Haïti, je me disais chaque fois que je resterais là tellement c’était beau, malgré les 14 ou 16 heures de camionnette pour s’y rendre sur des routes cahoteuses. » Sr Dupont réfléchit énormément sur la pauvreté, sur les sentiments que cela suscite en elle, sur la vie de ces gens si démunis. « Que produit le contact avec la misère? La culpabilité? Sans doute! Ce qui me surprend? L’espoir tenace que demain sera meilleur. Ce qui m’indigne? La pensée que mes vieilles habitudes reprendront le dessus. Ce qui me dépasse? Les personnes appauvries que j’ai rencontrées. » « Je pense qu’il faut laisser le temps aux gens de ces pays de trouver leur voie », conclut avec philosophie Sr Dupont. La nonne en a son voyage est disponible à la Maison Mère des Soeurs de Saint-Joseph. Pour chaque exemplaire vendu, au coût de 15 $, 5 $ iront à la Fondation de l’École secondaire Saint-Joseph.