Dans quelques jours, la Maskoutaine Yvette Côté aura 100 ans. Habitant encore sur sa ferme, elle entrera dans le « Grand âge » par la grande porte, souriante, l’esprit vif et les yeux pétillants. Elle en aura vu des choses.
Elle nait en 1921, comme Jacques Ferron, Jeannine Sutto et Maurice Richard et au moment où le gouvernement Taschereau met fin à la prohibition en créant la commission des liqueurs. 100 ans plus tard, le pot est légal et, en plus, la SQDC et la SAQ sont devenues des services essentiels.
À sa naissance, on commence lentement à électrifier la campagne et, aujourd’hui, la grand-maman prend des nouvelles de sa tribu sur Internet haute vitesse. Quel vertige de penser que l’espace d’une vie, on passe de l’ère industrielle à l’ère nucléaire, puis numérique. Quand Yvette vous regarde, c’est l’Histoire qui vous observe.
Une histoire marquée de catastrophes et de cataclysmes, mais aussi de grandes découvertes et avancées.
Imaginez, en 1921, le Québec sortait tout juste de la Première Guerre mondiale et de la pandémie de grippe espagnole. Mais malgré cela, on a commencé (avec la loi sur l’assistance publique) à se tricoter un filet social qui permettra à nos enfants et petits-enfants de devenir centenaires. C’est sans doute là le plus bel héritage d’Yvette.
À sa nombreuse descendance, elle a transmis son expérience, son amour et son respect de la terre. Et à toute la société, sa génération aura donné un Québec moderne dont nous profitons tous. Et même si on regarde notre histoire récente avec dépit, à travers son regard souriant, Yvette Côté nous dit : malgré tous les malheurs, on peut encore trouver le bonheur et devenir meilleurs.