14 juillet 2022 - 07:00
MRC des Maskoutains
L’étude archéologique se déplace sur le terrain
Par: Sarah-Eve Charland
Le chargé de projet en patrimoine à la MRC des Maskoutains, Robert Mayrand, et l’assistant en archéologie Alexandre Tellier, du bureau Ndakina du Grand Conseil de la nation Waban-Aki, observent les sites à explorer. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le chargé de projet en patrimoine à la MRC des Maskoutains, Robert Mayrand, et l’assistant en archéologie Alexandre Tellier, du bureau Ndakina du Grand Conseil de la nation Waban-Aki, observent les sites à explorer. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Bien que la MRC des Maskoutains s’en doutât, le potentiel archéologique du territoire se précise de plus en plus. Après avoir épluché les documents historiques, les archéologues prennent d’assaut le terrain pour poursuivre leur étude.

La MRC des Maskoutains a lancé une étude de potentiel archéologique l’automne dernier. Le mandat a été donné au bureau Ndakina du Grand Conseil de la nation Waban-Aki. Les archéologues ont tout d’abord analysé les documents historiques pour évaluer la forme des terrains et la sinuosité des rivières. Cela a permis d’identifier les endroits potentiels où il pourrait y avoir eu des établissements humains avant la formation des paroisses. Maintenant que cette étape est terminée, ils se déplacent sur le terrain.

« Ils font une reconnaissance visuelle. Ils regardent les confluents des rivières, les péninsules, les rapides, etc., tout en se référant aux documents historiques. Ils ont commencé les visites sur le terrain. Ils m’ont déjà dit qu’ils avaient trouvé des sites à potentiel élevé », souligne le chargé de projet en patrimoine et technicien senior à l’aménagement à la MRC des Maskoutains, Robert Mayrand.

Sur l’ensemble du territoire de la MRC, 43 sites de grande envergure ont été ciblés et pourraient représenter un potentiel archéologique. Ces secteurs englobent 1200 propriétaires. Tous les propriétaires ont été contactés par la poste afin de les aviser des démarches entreprises. De ce nombre, deux ont refusé que des archéologues viennent sur leur terrain.

À l’inverse, des citoyens se sont montrés emballés par l’initiative. C’est le cas de Nancy Vincent, qui est propriétaire d’un terrain vacant sur le chemin du Rapide-Plat Sud. Le terrain appartient à sa famille depuis quatre générations. Croyant avoir fait une découverte, elle a appelé la MRC. Malheureusement, ce qu’elle croyait être des pointes de flèches ne sont que de simples roches.

Cela a donné l’occasion à l’archéologue Geneviève Trayvaud et à l’assistant en archéologie Alexandre Tellier de mieux observer le terrain. Selon ces derniers, ce secteur a un fort potentiel. « Assurément qu’il y a eu présence de la communauté Waban-Aki. L’ensemble de la MRC est sur le territoire ancestral », dit Mme Trayvaud en ajoutant que les bords de rivières sont souvent riches en histoire, d’autant plus que les rapides étaient souvent prisés pour construire des moulins.

L’étape de la validation visuelle pourrait s’avérer difficile à certains endroits. Par exemple, le centre-ville de Saint- Hyacinthe est un secteur où l’histoire est riche. Toutefois, tous les réaménagements ou incendies pourraient avoir altéré les sols. « Par une analyse visuelle, on ne pourra pas voir beaucoup de choses. Il faudra toutefois être vigilants lorsqu’il y aura des travaux ou des projets de développement », ajoute M. Tellier.

Les archéologues devraient déposer leur étude d’ici la fin de l’année. M. Mayrand espère que la démarche ne s’arrêtera pas là. « On veut tout d’abord sensibiliser les citoyens à ce sujet. On veut aussi convaincre les élus d’aller plus loin. On espère documenter davantage les sites à fort potentiel. Les nouveaux élus au conseil de la MRC veulent vraiment connaître le territoire. C’est prometteur », s’enthousiasme M. Mayrand.

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