Il ne paraissait nullement anéanti par sa défaite et celle de son parti lorsque, lundi soir, peu après 23 h, il est apparu à ses partisans réunis dans une petite salle du restaurant Chez Ti-Père, à l’angle des boulevards Laframboise et Casavant Ouest.
« J’ai écrit quelques mots pour vous dire que ce fut une belle bataille, menée dans un profond respect pour mes adversaires. Tout au long de la campagne, j’ai souvent croisé d’autres candidats, et les gens autour étaient tout étonnés qu’on puisse autant échanger entre nous. Je ne sais pas qui sera élu ce soir et représentera cette très belle circonscription à la Chambre des Communes, mais je sais que tous veulent le bien de la région. Est-ce que j’ai pensé gagner? Bien oui. Est-ce que j’y ai cru? Bien oui. J’avais besoin de refaire du terrain. Des gens m’avaient dit : tu vas voir, une campagne électorale, c’est dur, il y a des coups bas de portés. Mais non, ça a été très riche au plan humain, j’ai fait des rencontres extraordinaires tout au long de l’été et une bonne partie de l’automne », a-t-il déclaré d’entrée de jeu.
Dans ses remerciements, l’ex-journaliste du réseau TVA a eu de bons mots pour l’ex-ministre Denis Lebel – réélu dans Lac-Saint-Jean -, celui qui l’a amené à s’engager dans les rangs conservateurs, de même qu’à l’endroit de Raphaël Melançon, son ami et directeur de campagne, qui fut aussi son chef de pupitre à TVA. « Sans lui, je ne serais jamais allé en politique », a-t-il souligné.
Loin de blâmer son chef pour la déroute des conservateurs, Réjean Léveillé a, au contraire, félicité Stephen Harper pour la campagne qu’il a menée. « Ses idées étaient claires, précises. C’est un parti auquel je crois, et les valeurs qui y sont défendues, ce sont les nôtres », soutient-il.
Lundi soir, il n’arrivait pas à s’expliquer ce qui s’était produit à l’échelle du pays. « Je suis surpris, évidemment, mais des campagnes électorales, j’en ai tellement couvertes que je respecte ça au plus haut point. C’est la démocratie qui s’est exprimée, mais là, on va s’en aller vers des déficits sans fin. »
Son plus grand souhait, dit-il, c’est que les municipalités de Saint-Hyacinthe/Bagot soient mieux représentées dans l’appareil gouvernemental. « Une Ville qui passe des commandes à son député fédéral et qui ne reçoit jamais de réponse, ce n’est pas drôle. C’est une région qui a manqué d’amour, et j’espère que ça va changer avec les personnes qui seront-là. »
Vers quoi va-t-il se tourner maintenant? « Je n’en ai aucune idée. Mais j’éprouve une urgence de vivre, il faut que chaque journée veuille dire quelque chose pour moi. J’ai rempli de très belles pages dans ma carrière professionnelle, et il y en aura d’autres, mais je ne sais pas encore lesquelles », a résumé M. Léveillé, au moment de conclure le dernier chapitre.