Il est décédé à l’âge de 85 ans d’une rupture d’anévrisme. L’homme politique était connu pour sa gentillesse, sa bienveillance et son empathie. « Léandre était un homme d’une grande humanité. Il portait en lui des valeurs de bienveillance, de compassion et de générosité. Il accordait une grande importance aux gens qu’il rencontrait », dit sa fille Hélène Dion.
Léandre Dion a profité de sa retraite jusqu’à ses derniers moments. Il apprenait d’ailleurs le portugais afin de pouvoir voyager avec sa tendre épouse Estelle Huot. « Il était très inspirant. Jusqu’à la fin de sa vie, il apprenait une nouvelle langue parce qu’il voulait voyager éventuellement au Portugal avec Estelle. À 85 ans, c’est fou de se dire qu’on n’arrête pas d’apprendre parce qu’on vieillit », ajoute Hélène Dion, qui a accepté de parler au nom de sa mère.
« C’est difficile pour Estelle. C’est son grand amour qui vient de partir. Elle tient à ce qu’on se rappelle de l’amour de Léandre pour le Québec, pour la langue française, pour le pays, et je ne parle pas du Canada, et pour la culture québécoise. Il a beaucoup donné pour le Québec et pour sa famille », poursuit-elle.
Un politicien près des gens
Léandre Dion est né à Sainte-Apolline- de-Patton le 13 juillet 1937. Il a entre autres été prêtre missionnaire, enseignant, apiculteur, président de la Fédération québécoise des apiculteurs du Québec et commissaire à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).
Il a commencé sa carrière politique en tant que conseiller municipal à Saint-Liboire au début des années 1980. Par la suite, il s’est impliqué au Parti québécois. Il s’est présenté comme candidat pour la première fois en 1994 et a gagné son pari. Il est ainsi devenu député de Saint-Hyacinthe sous les couleurs du Parti québécois. Il sera en poste jusqu’en 2007, année où il perdra son siège aux mains de l’adéquiste Claude L’Écuyer.
« Il était très ouvert sur le monde et les cultures. C’était un souverainiste. C’était son grand projet politique. Il le faisait toujours d’une façon très ouverte, accueillante et inclusive », souligne Donovan St-Hilaire, de Saint-Hyacinthe Technopole.
M. Dion possédait une grande culture générale autant au niveau politique que philosophique ou culturel, ajoute M. St-Hilaire. Les voyages entre l’Assemblée nationale à Québec et Saint-Hyacinthe étaient toujours intéressants, dit-il. M. St-Hilaire considère d’ailleurs Léandre Dion comme son mentor. Ce dernier l’avait recruté en tant qu’attaché de presse au début des années 2000 alors qu’il sortait à peine de l’université.
« En politique, il y a parfois des tensions avec des gens qui ne partagent pas nos idées. Avec M. Dion, c’était toujours dans le respect. C’était difficile de faire autrement avec la gentillesse du personnage. Ça fait cliché, mais il avait aussi un très grand sens éthique. Je lui ai souvent dit comme conseiller politique que telle position, par exemple, n’était pas très rentable électoralement. Il me répondait toujours : “La vérité et la justice ont leurs droits. Si ça me coûte des appuis, on argumentera avec eux.” Ce n’était pas une personne de coup d’éclat, mais toujours fidèle à ses idées au risque de déplaire », se remémore-t-il.
Son legs
M. St-Hilaire a quitté l’équipe de Léandre Dion pour travailler au CLD Les Maskoutains (aujourd’hui Saint-Hyacinthe Technopole) afin de développer la Cité de la biotechnologie agroalimentaire et vétérinaire de Saint-Hyacinthe. C’est d’ailleurs l’un des grands héritages de M. Dion à la région, soutient-il.
Léandre Dion avait fait l’engagement de créer un parc technologique durant la campagne électorale de 1988 pour obtenir son deuxième mandat. L’ex-député a réussi à convaincre le gouvernement du Québec de céder une banque de terrains du MAPAQ au parc technologique en devenir. Même après sa retraite de la sphère publique, Léandre Dion est resté un allié du projet. Saint-Hyacinthe Technopole lui a d’ailleurs décerné le Prix de la Technopole en 2018 dans le cadre du 15e anniversaire de la fondation de la Cité.
« C’est un projet fantastique qui était visionnaire à l’époque et qui l’est toujours. On voit aujourd’hui que cette vision qu’il a eue en 1998 a donné des résultats. Aujourd’hui, la Cité, c’est une trentaine d’entreprises installées et 3000 emplois directs. L’an passé, on a dépassé le milliard d’investissements publics et privés injectés dans la Cité. »
Le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, décrit d’ailleurs Léandre Dion comme un grand politicien qui s’est beaucoup impliqué pour la région. « C’était un chic type, un homme gentil. On n’a pas encore parlé de comment la Ville pourrait lui rendre hommage. On a énormément de noms en attente au comité de toponymie, mais M. Dion risque de se retrouver parmi les premiers de la liste. Il pourrait y avoir quelque chose, comme une rue ou un parc, à son nom dans la Cité de la biotechnologie. »
Outre sa conjointe Estelle, M. Dion laisse dans le deuil ses enfants, Michel, Hélène et Mireille, ainsi que huit petits-enfants.