« Mon père était un cultivateur originaire de Saint-Eugène-de-Grantham qui a déménagé à Montréal, à Pointe-Saint-Charles, après avoir tout perdu dans un incendie d’origine électrique. À sa retraite, il a écrit ses souvenirs de jeunesse remontant jusqu’aux années 30 et je me suis intéressé à son parcours », résume Yvon Laprade au sujet de Gilles Laprade, décédé il y a 13 ans des suites du cancer. Au début, il n’avait pas l’intention d’en faire une fiction, mais l’idée a germé et le journaliste a décidé de romancer une histoire autour d’un certain Victor Plamondon, un homme « ordinaire », mais « vaillant et intense », qui va évoluer avec l’histoire du Québec.
C’est à travers les yeux de ce personnage que se déroulent la plupart des événements marquants du siècle dernier. « La Grande Dépression, les années Duplessis, la nationalisation de l’électricité, l’Expo 67, la crise d’Octobre, les Jeux olympiques, la crise du verglas, tout y passe », énumère Yvon Laprade. L’auteur précise que certains passages du roman se déroulent à Saint-Hyacinthe, ville où sa famille a des « racines profondes » même s’il n’y a jamais vécu.
Journaliste un jour…
La plume d’Yvon Laprade est décrite comme étant « vive et directe » et surprend par la précision des faits rapportés. « Au niveau de l’histoire, je dirais que 70 % de ce que j’ai écrit est véridique, mais les lecteurs ne devineront pas nécessairement ce qui est vrai et ce que j’ai inventé! Mais pour ce qui est de la partie historique, des paroles célèbres et des lieux, c’est à 100 % précis », soutient celui qui a consacré quelques années à ses recherches pour garantir une grande exactitude dans son récit.
« J’ai reçu de bons commentaires des lecteurs, de gens qui ont dévoré mon roman. Le conteur Fred Pellerin m’a même dit qu’il se reconnaissait dans les personnages que je décrivais! On me dit que cette histoire est racontée de façon simple et qu’on a l’impression d’être là. Même des lecteurs plus jeunes ont aimé le Québec que je décrivais dans mon livre. »
Même les membres de sa famille, qui ne savaient pas qu’il écrivait un roman basé sur la vie de son père, ont bien accueilli son récit. « J’avais un stress parce qu’ils n’étaient pas au courant que ça s’en venait, mais ils ont finalement été fiers que quelqu’un raconte cette histoire et que quelqu’un parle du petit village de Saint-Eugène! » Vu l’accueil réservé à Un homme vaillant, l’auteur ne ferme pas la porte à une autre œuvre de fiction un de ces jours, à condition de trouver un autre filon intéressant.
À L’Intrigue
Il sera possible de rencontrer Yvon Laprade ce dimanche 15 décembre, à la librairie L’Intrigue, dans le cadre d’une séance de signature conviviale. « Je pense qu’il y aura de l’intérêt comme le roman parle de la région et que je connais encore des gens autour de Saint-Hyacinthe. » L’auteur y sera de 13 h à 16 h.