5 mai 2022 - 07:00
carte blanche
L’histoire en feu
Par: Christian Vanasse
Christian Willie Vanasse

Christian Willie Vanasse


Un autre morceau du décor maskoutain disparu. Pour certains, c’était un bâtiment patrimonial abritant des logements au-dessus d’une boutique de golf et d’un restaurant, mais pour d’autres, c’était l’ancien Hôtel Ottawa et son populaire cabaret où se produisaient orchestres et artistes de variétés des années 50 ou le bar le Bardasse qui a accueilli le groupe Corbeau dans les années 80. Si vous avez connu toutes ces époques : mes respects!

Pour ma part, ce bâtiment me rappelait surtout l’époque du Saint-Antoine, où la jeunesse maskoutaine allait jouer au pool en écoutant Pennywise, dansait au son de R.E.M. ou se bousculait sur Nirvana. Honnêtement, le feu aurait pu prendre n’importe quand ces soirées-là.

Le souvenir qu’on a de l’endroit dépend du bout de l’histoire qu’on regarde. Et justement, en visitant le site du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe (hey, allez les voir, ils font un travail magnifique et inestimable), j’ai même appris que ce bâtiment patrimonial parti en fumée avait été rebâti en 1903 sur les ruines de bâtiments encore plus patrimoniaux que lui, aussi partis en fumée.

C’est fascinant de constater que peu importe les époques, le feu n’est jamais bien loin, prêt à tout effacer.

Du centre-ville au Séminaire en passant par le Collège Saint-Maurice, l’histoire de notre ville est marquée par le feu. C’est une fatalité, on n’a pas grand pouvoir là-dessus. Ce qu’on fait après par contre, ça, on peut s’en mêler. Qu’on pense à aider les sinistrés, pallier la perte d’unités abordables en pleine crise du logement ou préserver l’histoire de notre centre-ville, il y a manière de participer à la reconstruction avec nos élus et le comité d’urbanisme pour faire de cette perte à court terme, un gain à long terme pour toute la population.

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