23 mars 2023 - 07:00
Afin de faciliter l’intégration à l’emploi
L’Hôpital Honoré-Mercier ouvre un plateau d’insertion à l’emploi
Par: Sarah-Eve Charland
Une quarantaine de participants contribuent au nouveau centre de tri à l’Hôpital Honoré-Mercier. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Une quarantaine de participants contribuent au nouveau centre de tri à l’Hôpital Honoré-Mercier. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

L’Hôpital Honoré-Mercier a inauguré un centre de tri entre ses murs ayant une double vocation. En plus de permettre de détourner les papiers, cartons et plastiques médicaux des sites d’enfouissement, ce nouveau plateau de travail offre la possibilité à diverses personnes vivant des troubles physiques, sociaux ou de santé mentale d’accéder à un milieu de travail normalisant.

Le projet mijote à Saint-Hyacinthe depuis près de deux ans. Il s’agissait du dernier centre hospitalier du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est à ouvrir un plateau d’insertion socioprofessionnelle. L’Hôpital Pierre-Boucher à Longueuil avait lancé le bal en 2014. L’Hôtel-Dieu de Sorel à Sorel-Tracy a ouvert le sien en 2020.

En mars 2022, le plateau a été lancé à Saint-Hyacinthe après que l’hôpital eut reçu les presses pour les papiers et les cartons. Ces matières sont triées par les participants avant d’être envoyées aux presses, mises en ballot et transférées vers une filière de récupération. On estime que près de 165 tonnes de papier et de carton seront récupérées par année. Maintenant que le centre hospitalier a reçu la presse pour mettre en ballot les plastiques médicaux, le plateau est pleinement fonctionnel. Près de 8 tonnes de plastiques médicaux devraient y être traitées chaque année.

Depuis le début du projet, une quarantaine de personnes y ont participé. Ces personnes sont référées par les équipes en santé mentale du CISSS et par Espace carrière. Certains y viennent assidûment, d’autres à quelques occasions. « Pour plusieurs, c’est une première expérience significative dans quelque chose qui s’apparente à un emploi ou à un milieu de travail normalisant », mentionne le coordonnateur des services chez Espace carrière, Eric Devost.

« Pour beaucoup de nos usagers, il est difficile d’intégrer un milieu de travail permettant de reconnaître leurs forces et de travailler selon leurs capacités pour développer de nouvelles compétences, poursuit la coordonnatrice des équipes de santé mentale dans la communauté, Marie-Françoise Fayolle. Le fait d’intégrer le plateau, ne serait-ce que quelques heures par semaine, leur redonne confiance en améliorant leur estime d’eux-mêmes. »

L’expérience permet aux participants de développer un sentiment d’unité, de briser l’isolement et de tisser des liens. Ce plateau offre la possibilité à certains de se réorienter ou de retourner aux études. Mme Fayolle annonce d’ailleurs fièrement qu’un participant de Saint- Hyacinthe a pu dénicher un emploi tout dernièrement grâce à son passage sur le plateau d’insertion.

« Pour beaucoup de nos usagers, l’hôpital représente le choc du diagnostic, l’obligation du traitement et les épisodes d’hospitalisation marqués par des images négatives. En intégrant le plateau dans l’hôpital, l’usager y revient non plus en lien avec son diagnostic, mais plutôt comme faisant partie d’une équipe de travail. Il devient un acteur d’un projet collectif », ajoute-t-elle.

Atteint de schizophrénie, Jonathan est un participant assidu depuis les débuts du projet à Saint-Hyacinthe. « Je trouve ça génial. Ça m’apporte beaucoup. Ça me permet de sortir de mon isolement. J’avais beaucoup de difficulté à me rétablir et cela m’aide beaucoup. On me dit d’y aller un jour à la fois. »

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