16 mars 2017 - 00:00
Exposition à Expression
L’hyperréalisme déroutant de Karine Payette
Par: Olivier Dénommée
Karine Payette a accouché quelques semaines à peine avant son vernissage à Expression. Elle pose avec unes des œuvres marquantes de l’exposition, Subjuguer.  Photo François Larivière | Le Courrier ©

Karine Payette a accouché quelques semaines à peine avant son vernissage à Expression. Elle pose avec unes des œuvres marquantes de l’exposition, Subjuguer. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Karine Payette a accouché quelques semaines à peine avant son vernissage à Expression. Elle pose avec unes des œuvres marquantes de l’exposition, Subjuguer.  Photo François Larivière | Le Courrier ©

Karine Payette a accouché quelques semaines à peine avant son vernissage à Expression. Elle pose avec unes des œuvres marquantes de l’exposition, Subjuguer. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Expression centre d’exposition de Saint-Hyacinthe a l’habitude de surprendre, mais la nouvelle exposition de Karine Payette, L’ombre d’un doute, promet de susciter des émotions ambiguës qui ne laisseront personne indifférent.


Dès qu’on entre dans l’exposition, les questions fusent : la vue de L’autre dimanche matin, représentant une table en déséquilibre avec un bol de céréales renversé qui a laissé une grosse flaque par terre fera froncer quelques sourcils. C’est que la flaque de lait et même les flocons de céréales ont été spécialement conçus, avec un réalisme déroutant, pour que leur forme demeure inaltérée tout au long de l’exposition, soit jusqu’au 23 avril. 

Le déséquilibre fait décidément partie des thèmes abordés par Karine Payette, que ce soit avec la sculpture Instabilité 1 ou l’installation Light in the box, mais on retrouve beaucoup de messages ambigus, notamment dans la relation avec les animaux. Canevas, Unheimliche, Entre nous IV, L’Être aux aguets et surtout la pièce centrale de l’exposition, Subjuguer, remettent toutes un peu en question notre relation avec les animaux, sans jamais porter de jugement clair. L’enfance est un autre thème récurrent dans l’exposition. Le plus déroutant est le détail qui est accordé à chaque création. Subjuguer est entièrement faite de silicone et de polystyrène, mais le réalisme est poussé au point d’y voir des gouttes d’eau qui s’apprêtent à tomber. Au sol, une flaque d’« eau » complète d’ailleurs l’œuvre.

La commissaire Anne Philippon croit que l’œuvre la plus controversée de l’artiste est Parallaxe, cachée dans une petite salle au fond de la salle d’exposition d’Expression. N’en disons pas plus, mais elle porte bel et bien à réflexion et peut très bien être mise en relation avec la réalité.

Parcours exceptionnel

Mais qui est Karine Payette au juste? L’artiste de 33 ans est détentrice d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM depuis 2012, mais les œuvres exposées remontent, dans certains cas, jusqu’en 2010, alors qu’elle faisait déjà preuve d’une grand maturité artistique, explique la commissaire. Le plus beau sandwich de ma vie, exposé à Expression, est d’ailleurs né d’une session de procrastination dans une chambre d’hôtel, ajoute-t-elle.

Le plus exceptionnel est probablement le jeune âge de l’artiste, qui a su attirer l’attention de l’équipe d’Expression. « Normalement, ce sont plutôt des artistes avec un peu plus d’expérience, qui sont en milieu de carrière, qui voient leurs œuvres exposées chez nous », d’après Roxane Chamberland, adjointe à la direction.

L’exposition L’ombre d’un doute de Karine Payette sera visible jusqu’au dimanche 23 avril dans les locaux d’Expression, tous les jours à l’exception des lundis. Pour plus d’informations, consultez expression.qc.ca.

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