« On pense à tort qu’il ne s’est rien passé dans les petits villages, mais au contraire! C’était souvent là la meilleure place pour se cacher à l’époque », lance en entrevue la Maskoutaine qui dévoile ici sa quatrième saga aux Éditions Hurtubise.
Au hasard des routes, on découvre que John Surratt s’était retrouvé à Saint-Liboire dans sa fuite des États-Unis. Même s’il n’a pas participé concrètement à l’assassinat de Lincoln, sa tête est mise à prix et il cherche un endroit où se cacher du mieux qu’il le peut.
« Son rôle, en tant que maître de poste, était simplement de transférer des renseignements. C’était une sorte d’espion finalement, raconte l’auteure. Il a quitté [vers le Canada] deux ou trois jours avant l’assassinat parce qu’il sentait la soupe chaude. C’est un fugitif assez abracadabrant parce qu’il se déguisait, il changeait de nom et il recevait de l’argent de la diaspora des confédérés », soutient Josée Ouimet.
Le réel et le fictif s’entremêlent ensuite dans cette histoire teintée d’une idylle amoureuse. Mais tous les faits historiques sont fouillés et véridiques, précise l’auteure, qui en a fait sa signature avec ses sagas précédentes.
Dès que l’Américain traversera la frontière canadienne, une jeune veuve du nom d’Honorine Bergeron croisera son chemin. Celle-ci vient d’être mise à la porte par la famille de son défunt mari et elle reçoit l’aide d’un charretier pour retourner chez sa mère à Saint-Liboire. Dans cette charrette se trouve John Surratt. Leur premier contact est bref et sans histoire, mais la destinée des deux protagonistes ne tardera pas à les ramener sur le chemin de l’un et de l’autre.
Comme sa mère, elle aussi veuve, Honorine voudra garder l’indépendance que son statut lui procure et ne voudra pas se soustraire à la pression cléricale de se remarier rapidement.
« Elles vont constater que, dans un milieu rural, le travail sur la ferme n’est pas évident pour deux femmes. Des personnages vont entrer dans le portrait, dont [un voisin nommé] Donatien Rompré qui va nécessairement courtiser Honorine, mais qui va aussi avoir un œil sur sa ferme, titille l’auteure. La ruralité, on la connaît peu. Elle s’est forgée avec ces femmes seules et ces hommes qui voulaient profiter de certaines situations. »
C’est la première fois que Josée Ouimet remonte aussi loin dans l’histoire pour plonger une de ses sagas. Elle avait particulièrement exploré les périodes des deux guerres mondiales jusqu’ici dans La marche des nuages, La faute des autres et, la plus récente, Dans le secret des voûtes.
« Dans le secret des voûtes a été très bien reçue et La marche des nuages vend encore bien, se réjouit-elle. Peut-être que Dans le secret des voûtes a fait découvrir Josée Ouimet à certaines personnes qui sont allées voir mes autres livres. Je ne sais pas comment l’expliquer sinon. »
La seule saga qui a connu moins de succès en librairie est La faute des autres, souligne-t-elle avec humilité. « Peut-être parce que c’était un roman plus tranquille, suggère-t-elle. Ça parlait plus de famille et d’un bonheur tranquille. Les gens aiment le mystère, le drame et les secrets. » Ils seront servis en ce sens dans L’inconnu du presbytère, promet-elle.
Contrairement aux autres sagas, qui se sont déclinées en trois tomes, L’inconnu du presbytère n’aura droit qu’à deux tomes. Le second doit paraître au début 2023.