Cette semaine, le monde agricole français crie sa colère pis quand ça se fâche c’te monde-là, j’te dis que c’est beau à voir! Rien de plus frissonnant que des tracteurs dans une manif. Si je suis du côté des manifestants. Pour la police, c’est une autre histoire. Y ont pas intérêt à intervenir comme avec des étudiants.

Les images des monstres d’acier bloquant Paris sont saisissantes. Des centaines de machines entourées de kiosques, de tentes et de bouffe pour une semaine, c’est comme si l’Expo agricole stationnait devant le pont Jacques-Cartier. Imaginez-en sept autres bloquant les accès autour de Montréal, pis c’est Paris aujourd’hui.

Le mouvement est spectaculaire partout en France. Sur un hectare d’autoroute, certains ont créé une prairie, devant le ministère des Impôts d’autres ont déversé une montagne de pneus ou ailleurs du fumier. Non sans rester dans une certaine poésie, on est en France après tout, comme avec ce slogan : « Notre fin sera votre faim ». À la fois beau et épeurant. Les causes de la colère sont multiples, mais en gros, on n’arrive plus à survivre de l’agriculture en France alors qu’il faut affronter une crise climatique, environnementale, énergétique, économique, de gestion de l’eau et de perte des sols tout en faisant concurrence aux fermes usines d’Espagne et du Brésil. Vaste programme.

On aura l’occasion de s’en reparler. Ou ces problèmes vont nous rattraper de toute façon. Ou on est déjà dedans, pis on n’en parle pas assez. La plupart des médias titrent « La colère des agriculteurs » pis ça oublie souvent de nommer les femmes, on est en France après tout, mais si on voit autant d’agriculteurs dans les manifestations, c’est aussi parce qu’il y a autant d’agricultrices qui sont avec les animaux à la ferme.

Et j’appuie tout ce monde-là.