Déjà, lors de sa dernière rencontre avec LE COURRIER, Sarah Brunet Dragon avait dit qu’elle cherchait une maison d’édition intéressée à publier un « roman poétique » qu’elle avait écrit. Il s’agissait de Faule, du nom du personnage principal, « une jeune femme qui s’installe dans le village de North Hatley et qui vit l’expérience de la solitude avec tout ce que ça implique, autant la liberté que la souffrance », explique-t-elle. L’auteure elle-même a vécu quelque temps dans cette petite municipalité et a eu l’impression de « changer de pays » tellement tout lui était étranger. Elle a décidé de transposer cette impression dans son roman et a accordé une importance particulière à sa maison, un « lieu pour faire l’expérience de son humanité ».
Roman ou poésie?
Faule est un premier roman pour l’auteure, mais elle-même n’était pas prête à le décrire ainsi au moment de l’écrire. « Je ne savais pas si j’étais en train d’écrire de la poésie ou un roman jusqu’à ce qu’on me dise que c’était “évident” que c’était un roman! Mais je dirais que c’est un hybride. » Même après trois livres, Sarah Brunet Dragon assure que son processus demeure intuitif et qu’elle continue d’explorer. « Je pense que ça prend une part de déséquilibre dans la création. »
Lancement annulé
Le lancement de Faule était prévu le 15 mars aux Brasseurs du Moulin, dans le Vieux-Belœil. Mais vu la pandémie de COVID-19, l’éditeur a annoncé l’annulation de toutes les activités de promotion jusqu’à nouvel ordre. « On ne pouvait rêver à un meilleur non-événement que d’annuler le lancement de ce livre dans un contexte où on demande aux gens de s’isoler chez eux. On est vraiment dans l’univers de Faule », philosophe Sarah Brunet Dragon, qui espère qu’elle aura l’occasion de refaire une autre activité de lancement lorsque la crise sera terminée.
En attendant, Sarah Brunet Dragon est aussi une jeune maman qui s’occupe à temps plein de son bébé de 6 mois et qui parvient malgré tout à trouver du temps pour travailler sur son prochain livre, un recueil de poésie. « Avant, je devais trouver un moment de paix d’esprit pour pouvoir écrire, mais avoir un bébé transforme autant mon écriture que la personne que je suis. Je pense que ça va se refléter dans mes prochains livres », croit la jeune maman.