16 mars 2017 - 00:00
Édifices menacés de démolition
Logemen’mêle s’active dans le dossier
Par: Benoit Lapierre
Andrée Rochon, agente de développement de Logemen’mêle, fait campagne contre le projet de démolition de trois édifices à logements longeant la rue Marguerite-Bourgeoys, au centre-ville

Andrée Rochon, agente de développement de Logemen’mêle, fait campagne contre le projet de démolition de trois édifices à logements longeant la rue Marguerite-Bourgeoys, au centre-ville

Andrée Rochon, agente de développement de Logemen’mêle, fait campagne contre le projet de démolition de trois édifices à logements longeant la rue Marguerite-Bourgeoys, au centre-ville

Andrée Rochon, agente de développement de Logemen’mêle, fait campagne contre le projet de démolition de trois édifices à logements longeant la rue Marguerite-Bourgeoys, au centre-ville

Le comité Logemen’mêle, voué à la défense des droits des locataires de la région depuis sa création en 2015, fait tout ce qu’il peut pour empêcher la Ville de démolir trois édifices et 11 logements de la rue Marguerite-Bourgeoys dans le but d’agrandir de 52 cases le stationnement Centre-ville, qui en compte déjà 328.


« On met beaucoup d’énergie là-dessus. Le comité tente d’arrêter ça en rejoignant les citoyens concernés. C’est quelque chose à laquelle on ne s’attendait pas », a confié au COURRIER Andrée Rochon, l’agente de développement du comité Logemen’mêle, un organisme communautaire soutenu financièrement par le gouvernement du Québec.

Logemen’mêle accompagne les locataires qui ont ouvert des dossiers à la Régie du Logement et qui sont en attente de décisions concernant la démolition à laquelle ils s’opposent, une prolongation du délai d’un mois mentionné dans l’avis d’éviction, de même que sur la validité de l’avis lui-même.

Mme Rochon a révélé que les avis d’éviction pour changement d’affectation avaient été transmis aux locataires par les anciens propriétaires, alors que, soutient-elle, c’est la Ville qui aurait dû expédier les avis à titre de nouveau propriétaire, une fois les permis de démolition délivrés. « C’est un peu tout croche, la façon dont ça a été fait », estime-t-elle.

Logemen’mêle a lancé une pétition sur Facebook à l’intention des citoyens qui veulent manifester leur opposition aux démolitions projetées. Le comité se rabat maintenant sur la procédure de changement de zonage qui a été enclenchée pour permettre l’agrandissement du stationnement à même les trois immeubles acquis, et pour conférer officiellement à l’ensemble l’usage de stationnement municipal. Il appert que la nature même du stationnement Centre-ville n’avait jamais été précisée dans les règlements d’urbanisme, de sorte que la Ville en faisait jusqu’ici un usage dérogatoire, protégé par droit acquis.

Ayant obtenu auprès de la greffière de la Ville de Saint-Hyacinthe, Me Hélène Beauchesne, toute l’information pertinente quant à la procédure d’approbation référendaire en cours dans le cas du projet de règlement de zonage no 350-72, Mme Rochon est partie en mission dans le quartier à la recherche de signataires parmi les citoyens concernés. Ce sont ceux qui peuvent, d’ici demain, présenter une demande d’approbation référendaire au sujet du projet d’agrandissement du stationnement. Si cette démarche porte ses fruits, la Ville devra passer à l’étape suivante, celle du registre, pouvant mener à un référendum de quartier si le nombre requis de signatures est atteint.

En voulant ajouter à tout prix des cases au stationnement Centre-ville, la municipalité se préparerait à combler les pertes qu’occasionnerait la construction d’une tour de 15 étages et 160 logements par le groupe Réseau Sélection à même une partie du stationnement municipal Intact, le tout pour une clientèle de retraités. « C’est vouloir déshabiller Pierre pour habiller Paul, qui est plus riche. C’est désolant, dans une ère où on parle d’écologie, de transport alternatif, de stationnement incitatif », estime Mme Rochon, qui perçoit à travers tout ça undébut de gentrification du centre-ville.

Elle considère que la Ville, en implantant ses horodateurs, a créé une pression indue sur les stationnements publics. « De mon bureau, au 1195 Saint-Antoine, je vois que toutes les cases de la rue Mondor sont vides, qu’il n’y a qu’une case sur dix d’occupée sur Saint-Antoine et que sur Sainte-Marie, il n’y a pas une seule auto sur un horodateur. Tout autour d’ici, je vous garantis que les horodateurs ne rapportent pas beaucoup à la Ville. Si on mettait tout ça gratuit, juste ici, on créerait 40 places de stationnement libre sans détruire des logements de haute qualité. On n’est pas du tout dans l’insalubre ici : le bâtiment du coin et celui du centre sont super beaux », fait-elle valoir. 

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