3 décembre 2015 - 00:00
Boulevard Casavant
L’option « tunnel » retrouve sa place
Par: Benoit Lapierre
L’option « tunnel » retrouve sa place

L’option « tunnel » retrouve sa place

L’option « tunnel » retrouve sa place

L’option « tunnel » retrouve sa place

Le prolongement du boulevard Casavant se fera à l’aide d’un tunnel subventionné vient de ­décider le conseil municipal de Saint-Hyacinthe. Photothèque | Le Courrier ©

Le prolongement du boulevard Casavant se fera à l’aide d’un tunnel subventionné vient de ­décider le conseil municipal de Saint-Hyacinthe. Photothèque | Le Courrier ©

Remis en question il y a huit mois comme meilleur moyen de contourner l'obstacle que représentent les voies ferrées du ­Canadien National (CN), le scénario du tunnel ferroviaire a retrouvé la faveur des élus municipaux dans le dossier du tronçon manquant du boulevard Casavant Ouest.

La nouvelle étude technique que ­l’administration Corbeil a commandée en ­mai 2015 pour s’assurer que la Ville ne ­faisait pas fausse route avec le tunnel n’a convaincu personne que l’option du ­passage ­supérieur – le viaduc – pouvait être, à tout considérer, la solution la plus avantageuse.

« Le conseil s’aligne actuellement sur un tunnel », a confirmé le maire Claude ­Corbeil, lorsque questionné par LE ­COURRIER sur les conclusions de l’étude dont la réalisation, au coût de 22 075 $, avait été confiée au printemps au bureau d’ingénieurs Les Services EXP.

Le rapport des ingénieurs n’a pas encore été rendu public, mais les membres du conseil ont eu droit tout récemment à une présentation de son contenu. Services EXP, auparavant Teknika HBA, est cette même firme qui avait réalisé l’étude ­initiale de 2005-2006 dans le dossier, sous le règne du maire Claude Bernier. Les ­ingénieurs avaient alors mis en lumière les contraintes liées à la construction d’un passage supérieur, dont la hauteur atteindrait 15 mètres au-dessus du niveau naturel du terrain.

Sans donner de précision quant au type de passage supérieur qui était proposé, le maire Corbeil a laissé entendre que la Ville ne serait pas gagnante en optant pour une telle structure. « On voulait savoir ce qu’il en était, et maintenant, on le sait. Sur le plan financier, c’est pas mal ­semblable au coût du passage inférieur », a-t-il mentionné.

LE COURRIER a appris que les ­ingénieurs ont chiffré à 21,6 millions $ le coût d’un viaduc supportant deux voies de circulation seulement – une dans chaque direction -, et qu’un investissement ­supplémentaire de 7 ou 8 millions $ serait nécessaire pour la réalisation d’un ­passage à quatre voies, comme souhaité. On s’approche donc des 30 millions $ pour un passage supérieur, alors qu’en 2012, le coût du projet avec un tunnel ­comportant quatre voies avait été estimé à 28,7 millions $.

Le conseil s’oriente donc vers la même décision qui avait été prise à l’automne 2012 par l’administration précédente, au terme d’une consultation publique sur les options « tunnel » et « passage à niveau ». Lorsque la Ville donnera à nouveau son feu vert à la construction du tunnel, c’est le CN qui deviendra le maître d’oeuvre du projet. « C’est déjà enclenché avec le CN; il y a des gens qui travaillent ­là-dessus », a précisé le maire Corbeil.

Rien sans subvention

Lorsque le conseil a appliqué les freins dans le projet du tunnel Casavant, c’était uniquement parce qu’il cherchait une ­façon d’économiser quelques millions. Les élus ont cru qu’ils trouveraient ­peut-être la solution dans une révision de l’option « viaduc », examinée en 2005-2006 mais vite abandonnée par la suite. Quant à l’option du passage à niveau, elle a été rejetée de façon définitive.

Maintenant, pour la suite des choses, le maire Corbeil a été très clair : rien ne sera entrepris sur le terrain tant et aussi longtemps que les subventions ne seront pas au rendez-vous, pour un projet « tunnel » dont le budget devra être actualisé.

« Pour le passage des voies ferrées, il faut absolument trouver du financement, et pour le moment, c’est le centre des congrès qui est notre priorité, et ça en est toute une », a-t-il insisté. Il fonde ­néanmoins quelques espoirs du côté d’un nouveau programme fédéral dédié aux infrastructures municipales – Justin Trudeau y étant allé d’alléchantes ­promesses de ce côté, en campagne électorale -, dans la mesure où le gouvernement du Québec serait prêt lui aussi à faire sa part pour le projet de Saint-Hyacinthe.

Pour sa part le conseiller David ­Bousquet, celui qui avait porté l’option ­« tunnel » à bout de bras sous l’administration précédente, n’a pas changé d’idée.

« Le rapport nous a été présenté, effectivement, mais le tunnel reste la solution que je privilégie. Je pense que c’est le ­meilleur projet pour Saint-Hyacinthe, entre autres à cause de la complexité de la structure ­étagée, laquelle serait vraiment importante », a-t-il commenté.

Son collègue du district Douville, André Beauregard, était absent lors de la présentation aux membres du conseil, mais il est très heureux du changement de cap. « Sur l’ancien conseil, nous étions tous ­unanimes : ça nous prend un tunnel. Avec un viaduc, on aurait trop de plaintes. »

En 2012, dans sa brochure décrivant les deux scénarios soumis à la consultation publique, la Ville expliquait que la ­solution du viaduc avait été rapidement écartée pour des raisons techniques. « Elle aurait également généré des problématiques de bruit pour le secteur avoisinant », avait-on expliqué.

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