10 mai 2012 - 00:00
L’Oratorio de Noël : l’ironie du sort
Par: Le Courrier
Marie-Chantale Perron, Meggie Proulx Lapierre, Monique Spaziani, Gabriel Lessard, Pierre-François Legendre, Jonathan Gallant, Raymond Bouchard et Kim Despatis.

Marie-Chantale Perron, Meggie Proulx Lapierre, Monique Spaziani, Gabriel Lessard, Pierre-François Legendre, Jonathan Gallant, Raymond Bouchard et Kim Despatis.

Marie-Chantale Perron, Meggie Proulx Lapierre, Monique Spaziani, Gabriel Lessard, Pierre-François Legendre, Jonathan Gallant, Raymond Bouchard et Kim Despatis.

Marie-Chantale Perron, Meggie Proulx Lapierre, Monique Spaziani, Gabriel Lessard, Pierre-François Legendre, Jonathan Gallant, Raymond Bouchard et Kim Despatis.

Présentée pour la première fois au Théâtre Jean Duceppe en février dernier, L'Oratorio de Noël, est la 30 e pièce théâtrale que signe Michel Tremblay. Elle sera de passage au Centre des arts Juliette-Lassonde, dans le cadre d'une tournée à travers le Québec, le vendredi 18 mai, dès 20 h.

Mise en scène par Serge Denoncourt, l’un des metteurs en scène ayant le plus monté de pièces de Tremblay, L’Oratorio de Noël met en vedette Raymond Bouchard dans le rôle de Noël, un neurochirurgien souffrant d’Alzheimer. Arrivant aux portes de la maladie, cette dernière provoquera chez le personnage une confusion entre le temps réel et imaginaire alors qu’il sera visité par sa famille. La pièce laisse légèrement place à l’humour, mais se veut principalement un drame.

« L’Alzheimer est une maladie qui, tous les proches vous le diront, peut provoquer des moments cocasses dans la confusion. Mais on s’entend que l’on n’est pas dans une comédie », précise Pierre-François Legendre qui interprète le fils de Noël. Afin de transporter le public dans la tête de Noël, Tremblay met en scène un chassé-croisé temporel dans lequel les membres de la famille apparaîtront à différentes étapes de leur vie. « Nos personnages sont triplés. Le fils de Noël, par exemple, est représenté à l’âge de 16, 25 et 40. Pour ma part, je joue son fils le plus actuel. Mais lui ne sait pas à qui il s’adresse et cela devient une espèce de casse-tête intéressant parce que le public est dans la tête de Raymond Bouchard », explique-t-il. Et ce n’est pas sans intention si l’auteur a donné à son personnage principal la profession de neurochirurgien, selon l’acteur.« C’était important pour Michel Tremblay que le personnage ait une profession importante pour mettre l’accent sur le cas végétatif. Il sauvait des vies et il devient maintenant un fardeau pour la société. Son personnage le dit d’ailleurs dans la pièce : c’est l’ironie du sort! »Mais cette pièce ne s’arrête pas qu’au drame que provoque la maladie pour la personne qui en souffre ainsi que pour son entourage. L’intention de l’auteur est également de traiter d’un thème qu’il a grandement maîtrisé au cours de sa carrière, soit la famille dysfonctionnelle.« Michel Tremblay a trouvé le filon de la maladie pour la pièce, mais il s’agit plus du règlement de compte d’un père qui a été plutôt crapuleux avec son ex-épouse et de ses deux enfants. Et sa famille le visite un peu pour des règlements de compte. »Noël se voit donc confronté à ses déceptions et ses remords. Se retrouvant au banc des accusés, il se débat avec ses péchés qui le hantent. Le personnage qui attirait alors la sympathie du spectateur au début de la pièce, devient par conséquent plus odieux aux yeux du public et s’attire de moins en moins l’empathie.Le titre de la pièce faisant référence à une oeuvre musicale de Jean-Sébastien Bach, L’Oratorio de Noël présente une musicalité dans les répliques. Les acteurs prennent alors la forme d’un orchestre où Raymond Bouchard est soliste.Étant la dernière pièce de Michel Tremblay jusqu’à ce jour, L’Oratorio de Noël vaut le déplacement, selon Pierre-François Legendre, si ce n’est que parce qu’elle s’inscrit dans le répertoire de l’auteur des légendaires Belles-Soeurs. « Le temps va nous le dire si L’Oratorio de Noël sera une pièce qui marquera la mémoire collective ou non. Pour ma part, je suis honoré d’être de la création de la 30 e pièce de Michel Tremblay parce que les auteurs comme lui sont des monuments », conclut-il.

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