Et c’est effectivement le cas. La manchette du COURRIER a entre autres fait bondir et rougir le bouillant et énergique préfet de la MRC des Maskoutains, Simon Giard. Celui qui occupe le poste de maire de Saint-Simon attend depuis bientôt cinq ans (!) que le gouvernement concrétise l’agrandissement de l’école du village.
On peut comprendre sa frustration et son incompréhension. S’il est vrai que le projet d’école a été revu et corrigé depuis l’annonce initiale en 2019, puis s’est buté à des appels d’offres délirants où les plus basses soumissions déposées étaient deux fois plus élevées que le montant octroyé, l’impasse qui perdure est aussi incompréhensible que les règles de calcul des fonctionnaires du ministère de l’Éducation. C’est peu dire.
La députée Chantal Soucy jure avoir multiplié les représentations et les démarches de sensibilisation auprès de ce ministère. En vain. Petite suggestion pour Mme Soucy, il est maintenant temps de monter à l’échelon supérieur et de s’inviter au bureau du premier ministre. Un peu de leadership serait bienvenu pour ne pas donner la désagréable impression que, pour ce gouvernement, le confort du personnel de la CSSSH passe bien avant celui des élèves de l’école Notre-Dame-de-la-Paix. Ici, tout est une question de perception bien entendu.
Évidemment, on va nous dire et vous dire qu’il ne faut pas faire de tels amalgames puisque ces 12 millions de dollars consacrés à la rénovation du siège social n’auraient pu servir à agrandir ou construire une école puisque cet argent ne provient pas du même budget. Voilà une excuse bien pratique quand, au final, une part de cet argent provient de la même poche. La mienne et la vôtre. Une autre partie découle, nous dit-on, d’un règlement pour un sinistre majeur et passé. Retenons cependant qu’une portion de ce 12 M$ aurait très bien pu servir à améliorer le quotidien de centaines d’élèves dans d’autres écoles en état de décrépitude plus avancé que le siège social du CSSSH. Le conseil d’administration du CSSSH a pourtant décidé de privilégier les employés du siège social. C’est son choix. Mais justement. Sur quelle base a-t-il été recommandé, puis décidé que la meilleure option pour le CSSSH consistait à relocaliser ses employés au centre-ville de Saint-Hyacinthe pendant deux ans, le temps de refaire une beauté au siège social? A-t-on examiné d’autres scénarios? Si oui, lesquels?
Pour ma part, je salue l’arrivée d’une centaine d’employés au centre-ville de Saint-Hyacinthe, dans un immeuble acquis pour près de 4 M$ par la Société québécoise des infrastructures (SQI) à l’automne 2022. Même que j’y verrais bien le CSSSH à très long terme à titre de locataire sur une base permanente. Des espaces de bureaux locatifs pour abriter un siège social, cela se trouve assez facilement à Saint-Hyacinthe. Davantage que des terrains disponibles à bon prix pour bâtir des écoles primaires.
Du côté locatif, outre l’option de la SQI dans l’immeuble de la rue des Cascades, il y aurait sans doute des possibilités du côté du siège social d’Olymel sur l’avenue Pratte, un immeuble que le géant de l’agroalimentaire délaissera progressivement d’ici 2026.
A-t-on examiné la pertinence de redonner au siège social de l’avenue Sainte-Anne sa vocation d’origine comme maison d’enseignement? On aurait eu 12 millions de bonnes raisons d’y penser, d’élargir et de pousser la réflexion, au lieu de mettre tout le monde, maire et députée, devant le fait accompli. Tout ce processus a décidément manqué de transparence. Si c’est un exemple probant du modèle de gouvernance que la CAQ souhaitait instaurer en remplacement des commissions scolaires, cela ne mérite pas vraiment la note de passage. Il faudrait revoir sa copie et ses priorités.
La première devrait être d’enfin régler le cas de l’école Notre-Dame-de-la-Paix.