9 février 2017 - 00:00
Réforme de la taxation foncière agricole
L’UPA fait plier Québec
Par: Jean-Luc Lorry
Marc-André Dubreuil, un agriculteur de Saint-Dominique, n’a pas été contraint de bloquer l’accès de ses terres aux motoneigistes. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Marc-André Dubreuil, un agriculteur de Saint-Dominique, n’a pas été contraint de bloquer l’accès de ses terres aux motoneigistes. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Marc-André Dubreuil, un agriculteur de Saint-Dominique, n’a pas été contraint de bloquer l’accès de ses terres aux motoneigistes. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Marc-André Dubreuil, un agriculteur de Saint-Dominique, n’a pas été contraint de bloquer l’accès de ses terres aux motoneigistes. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L’Union des producteurs agricoles (UPA) a finalement eu le dernier mot face à la volonté de Québec de réformer la taxation foncière agricole. La crainte d’un blocage par les agriculteurs des sentiers de motoneige en pleine saison touristique a fait reculer le gouvernement qui préfère revenir à l’ancienne formule.


Le 3 février, le nouveau ministre de l’Agriculture, Laurent Lessard, a annoncé qu’il mettait un terme à l’application de la réforme de la taxation foncière qui visait les agriculteurs.

« Les discussions que j’ai eues avec les représentants de l’UPA m’ont prouvé que nous étions dans une situation irréconciliable. Bien que, dans la réforme que nous proposions, le gouvernement investissait plus d’argent que dans le programme existant, les variations entre certains producteurs étaient jugées inacceptables par ceux-ci », a déclaré le ministre Lessard dans un communiqué.

Cette réforme avait été annoncée il y a plusieurs mois par son prédécesseur, Pierre Paradis qui a été exclu du caucus libéral en raison d’une enquête policière le concernant et visant des allégations d’inconduite sexuelle.

Moyens de pression 

Début février, la Fédération de l’UPA de la Montérégie avait réussi à mobiliser une cinquantaine de producteurs agricoles qui se disaient prêts à bloquer l’accès aux sentiers de motoneige situés sur leurs terres.

L’agriculteur Marc-André Dubreuil, de Saint-Dominique, avait emboité le pas en installant une pancarte dans son champ précisant les moyens de pression mis en pratique si le gouvernement ne faisait pas machine arrière.

« Je suis content d’apprendre le recul du gouvernement dans ce dossier. Nous avions jusqu’au 28 février pour payer nos taxes foncières. Dans notre cas, la réformereprésentait un supplément compris entre 5 000 $ et 6 000 $ » indique M. Dubreuil, en entrevue au COURRIER.

À la Fédération régionale de l’UPA, on se félicite du recul de Québec dans ce dossier qui selon ce syndicat avait un impact majeur pour le milieu agricole.

« Le gouvernement a pris une bonne décision. La détermination de nos agriculteurs depuis le début de cette mobilisation et nos évaluations des comptes de taxes qui se sont révélées être exactes ont clairement fait la différence dans ce dossier »,commente Christian St-Jacques, président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie.

À partir de cette année, le gouvernement comptait ramener de 85 % à 78 % le pourcentage de crédit de taxes sur les terres agricoles dont la valeur excède 1 814 $ par hectare. Le remboursement des taxes scolaires devait également être aboli.

L’UPA évaluait à près de 2 M$ supplémentaires, la somme qui devait être déboursée en 2017 par 984 exploitations agricoles situées sur le territoire.

Jugeant le régime fiscal agricole désuet, la Fédération de l’UPA de la Montérégie attend maintenant que Québec crée une table de travail réunissant la Fédération québécoise des municipalités, l’UPA ainsi que les ministères concernés.

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