20 avril 2023 - 07:00
Olymel poursuit la réduction de ses activités
L’usine d’abattage de Vallée-Jonction fermera ses portes en décembre
Par: Adaée Beaulieu
Le premier vice-président d’Olymel, Paul Beauchamp, le président-directeur général, Yanick Gervais, et le vice-président des ressources humaines, Louis Banville. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le premier vice-président d’Olymel, Paul Beauchamp, le président-directeur général, Yanick Gervais, et le vice-président des ressources humaines, Louis Banville. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Après avoir fermé son usine de Saint-Hyacinthe en février, Olymel continue de mettre la hache dans ses installations dans le cadre de sa grande opération d’optimisation de son modèle d’affaires qui perdure depuis deux ans. L’usine d’abattage, de découpe et de désossage de porcs de Vallée-Jonction en Beauce fermera définitivement le 22 décembre, a annoncé l’entreprise, le 14 avril, lors d’une conférence de presse à son siège social de Saint-Hyacinthe.

Ce sont 994 employés, dont 911 syndiqués, qui perdront leur emploi. Dès le 15 septembre, le quart de travail de soir sera aboli, ce qui représente 443 employés. Les opérations du quart de jour impliquant les 468 autres employés se poursuivront selon la disponibilité des approvisionnements et de la main-d’œuvre jusqu’à la cessation complète des activités en décembre. Olymel espère que les employés voudront continuer à travailler pour l’entreprise et être transférés dans d’autres installations.

La pénurie de main-d’œuvre qui est particulièrement forte en Beauce avec un taux de chômage d’environ 1 % fait d’ailleurs partie des raisons ayant motivé la fermeture. Seulement depuis 16 mois, 230 employés avaient quitté d’eux-mêmes l’usine de Vallée-Jonction. D’ailleurs, 123 travailleurs étrangers travaillent à l’usine de Vallée-Jonction et l’objectif est de les transférer le plus rapidement possible. Au total, d’ici un an, 1400 travailleurs étrangers seront au service d’Olymel à travers la province.

De plus, la configuration de l’usine beauceronne permet difficilement d’y ajouter des robots ou de nouveaux équipements et il aurait fallu que l’entreprise investisse 40 M$ à court terme pour la maintenir à niveau.

L’autre raison motivant depuis le début les fermetures et les réductions d’activités est le marché porcin qui est particulièrement ardu depuis quelques années. Le marché chinois est fermé et les prix n’augmentent pas depuis deux ans même si l’offre baisse. Olymel tente donc tant bien que mal de limiter les pertes du secteur du porc frais qui se chiffrent à plus de 400 M$ depuis deux ans et menacent la pérennité de l’ensemble de l’entreprise. D’ailleurs, le président-directeur général d’Olymel, Yanick Gervais, a indiqué que les mesures de réduction portaient fruit.

Olymel réduit ainsi sa capacité d’abattage comme elle le souhaite et passe de quatre à trois usines. Il s’agit de Saint-Esprit dans Lanaudière, de Yamachiche en Mauricie et d’Ange-Gardien en Montérégie. Ces trois emplacements suffisent à répondre à la demande considérant l’annonce d’Olymel en octobre 2021 de réduire son abattage de 1,5 million de porcs par année.

Actuellement, 105 à 110 000 porcs sont abattus par semaine par Olymel et ce nombre diminuera à 90 000 en janvier 2024. « La réduction de l’abattage vise à enlever du risque du côté de l’exportation et à revenir à un modèle plus axé sur le volet domestique et sur nos viandes transformées à valeur ajoutée », a expliqué M. Gervais.

Le processus d’optimisation se poursuit, mais aucune autre usine n’est ciblée pour une fermeture.

Olymel n’a pas annoncé ce qu’elle compte faire de son usine de Vallée-Jonction après sa fermeture. Quant à l’usine de Saint-Hyacinthe, elle n’a toujours pas été officiellement mise en vente.

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