26 octobre 2023 - 03:00
Faillite des Aliments Whyte’s
L’usine de Saint-Louis rachetée par Aliments Putters
Par: Adaée Beaulieu
Emportés par une retentissante faillite, Les Aliments Whyte’s ont cédé l’usine de Saint-Louis à Aliments Putters pour une somme de 4 450 000 M$. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Emportés par une retentissante faillite, Les Aliments Whyte’s ont cédé l’usine de Saint-Louis à Aliments Putters pour une somme de 4 450 000 M$. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

L’usine du plus gros employeur de la petite municipalité de Saint- Louis, Les Aliments Whyte’s, qui fabriquait notamment les cornichons Coronation, a changé de main le 12 octobre.

Un compétiteur, Aliments Putters, a acquis le bâtiment et le terrain du 196, rue Saint-Martin pour la somme de 4,45 M$. Cette transaction s’est déroulée au moment où l’entreprise se retrouvait au pied du mur, elle qui était plombée par des dettes de près de 60 M$.

Après s’être mis à l’abri de leurs créanciers le 23 août et incapables de trouver une porte de sortie, Les Aliments Whyte’s ont été contraints de déposer leur bilan le 12 octobre. La COVID-19, la pénurie de main-d’œuvre, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les changements climatiques affectant les cycles de culture seraient en cause, selon l’un des syndics responsables du dossier.

Près d’une cinquantaine d’employés saisonniers travaillaient aux installations de Saint-Louis au moment où elle a été contrainte de cesser ses activités au cours des derniers jours. La vente rapide de l’usine à l’un de ses compétiteurs québécois laisse toutefois entrevoir une transition rapide.

Pour Aliments Putters, il s’agit d’une acquisition d’importance alors que l’usine de Saint-Louis s’ajoute à celle de Sainte-Sophie. Cette acquisition permet à Putters de devenir le plus important manufacturier\transformateur de cornichons, piments et choucroute au Canada. Elle lui permet d’accroître son expertise et d’augmenter considérablement son volume de production en vue de prendre des parts de marché encore plus importantes au Québec et au Canada, a commenté la direction de l’entreprise

Optimisme à la mairie

Le maire de la Municipalité de Saint-Louis, Yvon Daigle, s’est dit soulagé par cette acquisition. Il souhaite que tous les emplois soient conservés compte tenu de l’importance de cette industrie dans son milieu. Plusieurs travailleurs habitaient à Saint-Louis et dans les municipalités environnantes de Saint-Aimé, Massueville et Saint-Marcel. « Dans les périodes fortes, cette usine emploie facilement jusqu’à 60 travailleurs. C’était notre plus gros employeur. Presque tous les jeunes de la municipalité sont passés par là. Elle était surnommée “la shop à concombre”. J’espère que la transition se fera rapidement pour qu’il n’y ait pas de pertes d’emplois », a-t-il déclaré.

S’il se doutait que Whyte’s éprouvait des difficultés, il ne suspectait par leur ampleur. Il a été soulagé d’apprendre la vente rapide d’une partie des actifs. « Une entreprise qui existe depuis ad vitam aeternam et qui ferme comme ça, ça donne un coup », a-t-il affirmé.

Le maire avait toutefois eu vent des difficultés financières de l’entreprise à la fin de l’été et remarqué que la résidence que l’entreprise avait acquise il y a près de trois ans pour loger les travailleurs étrangers semblait moins utilisée qu’avant.

Des dettes de 60 M$

Les dettes des Aliments Whyte’s s’élèvent à près de 60 M$, selon un rapport préliminaire du syndic. Les sommes dues aux créanciers garantis se chiffrent à près de 45 M$. De ce montant, plus de 34 M$ doit être remboursé à Financement agricole Canada. Pour ce qui est des créanciers non garantis, le total des créances se chiffre à près de 15 M$. La Municipalité de Saint-Louis fait d’ailleurs partie des créanciers non garantis à la hauteur de 25 000 $ pour des taxes impayées en 2023. En raison de la vente de l’usine, la Municipalité devrait toutefois être remboursée rapidement, selon le maire Daigle.

La vente de cette propriété de 46 450 mètres carrés rapportera d’ailleurs un peu plus de 71 500 $ à la Municipalité en droits de mutation. Au rôle d’évaluation triennal, la valeur imposable de l’immeuble était estimée à près de 4 M$.

Outre la Municipalité de Saint-Louis, quelques créanciers de la région sont aussi touchés par cette faillite. Leurs réclamations sont toutefois de moindre importance. On trouve dans le lot le Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe pour des taxes scolaires impayées de près de 2000 $ ainsi que les firmes Usiteck S.P. pour 9000 $, Surveillances périodiques DM pour environ 6000 $, Agiska Coopérative pour un peu plus de 4500 $ et Goyette Logistiques pour un peu plus de 3000 $. La première assemblée des créanciers aura lieu le 2 novembre.

Les Aliments Whyte’s possèdent également une usine en Ontario qui n’a pas encore trouvé preneur. Pas moins de 172 employés y travaillaient.

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