En revanche, les conducteurs de voitures de luxe avaient, pour leur part, moins de choix. Après tout, les voitures hybrides sont plus abondantes que jamais dans ce créneau, mais leur économie d’essence n’est peut-être pas aussi importante qu’on l’aurait souhaité. Et outre les acheteurs de Tesla S, une voiture débordant allègrement les 100 000 $, les autres qui voudraient se tourner vers une motorisation électrique n’ont pas beaucoup d’alternatives.
Voilà pourquoi Cadillac a décidé de reprendre là où la Volt a laissé, en offrant une voiture au luxe ostentatoire (un mot qui a connu son heure de gloire et qui cadre très bien dans le contexte), mais aux performances écologiques intéressantes. Du moins en théorie, car la Cadillac ELR, la version haut de gamme des plateformes Voltec, utilise sensiblement le même principe que la Volt, n’offrant qu’une autonomie limitée en mode tout électrique. Tandis que son aspect écologique demeure à prouver, en matière de style, la Cadillac ELR n’est rien de moins que spectaculaire. Elle reprend, à quelques microdétails près, la personnalité et la silhouette du prototype Converj présenté en 2009 au salon de Détroit et qui avait volé la vedette aux autres voitures. Elle reprend les arêtes distinctives de la bannière Cadillac, en y intégrant un style totalement unique, la rapprochant de la CTS coupé. Les blocs optiques avant, par exemple, sont à eux seuls une véritable marque de commerce. Formés comme des bâtons de hockey, ils sont dessinés en un angle radical, illuminés de DEL, et totalement impressionnants. La ligne de toit subit aussi quelques modifications face au prototype, mais bien peu. Un mot particulier pour la calandre chromée d’un bling-bling spectaculaire, mais qui s’inscrit à merveille dans l’ensemble de l’oeuvre. La Cadillac ELR a une silhouette qu’un seul mot peut décrire : dramatique. Une voiture électrique aura rarement fait autant tourner les têtes. L’habitacle, pour sa part, souffre un peu de cette tension dramatique. Avec sa surabondance de boutons et de matériaux, aussi raffinés soient-ils, le cockpit se conjugue au plus-que-parfait… surtout dans le sens de plus, ou même trop. Le cuir cousu main marié aux boiseries ou aux plastiques laqués sont sans conteste impressionnants. Les cadrans, surchargés, et la console centrale, qui abrite aussi le système multimédia CUE de Cadillac et de nombreux écrans d’affichage d’informations, viennent aussi compliquer le tout. Il faut de longues minutes d’études pour s’y retrouver, et il faut sans cesse y jeter un regard pour le manipuler avec aisance, malgré la présence de commandes vocales généralement fiables. Et détail d’importance, ne rêvez pas d’amener la famille pour une longue randonnée. Les places arrière sont exiguës et définitivement conçues pour un usage sporadique.
Électrique, pour vrai
La véritable distinction de la Cadillac ELR cependant, c’est sa motorisation électrique. Tout simplement, il s’agit d’une motorisation électrique jumelée à un moteur à essence quatre cylindres 1,4 litre totalisant 84 chevaux. Dans les faits, en additionnant les deux sources d’énergie, la Cadillac ELR profite d’une puissance totale combinée de 207 chevaux.
Là où le vert embarque cependant, c’est que le moteur électrique a comme mandat de propulser la voiture seulement lorsque les batteries sont totalement rechargées. Une fois vidées, c’est le moteur à essence qui agit comme une génératrice embarquée, et qui est capable de produire l’électricité suffisante pour propulser la voiture. Le résultat combiné n’a pas été mieux que 5,2 litres aux 100 kilomètres lors de notre essai. Bien sûr, les changements dans les modes de conduite (le ELR, comme la Volt, dispose de quatre modes de conduite différents, allant du mode le plus écologique au mode sport), ont aussi une influence directe sur la consommation.
Oui mais…
L’équipement de la Cadillac ELR est dithyrambique. Tout, ou presque tout, est offert, allant bien sûr des systèmes de sécurité embarqués au système multimédia digne d’une salle de concert. Quant au style, rien à redire; la ELR est définitivement dramatiquement attirante. Seul son prix avoisinant les 80 000 $ risque de refroidir un peu les ardeurs des amateurs, aussi écolos soient-ils.
Force :
– Design spectaculaire – Équipement abondant – Finition raffinée
Faiblesses :
– Motorisation électrique peu marquée – Coût d’achat – Places arrière
Fiche technique :
Moteur : L4 1.4L + moteur électrique Puissance (ch@tr/min) : 157 CH Couple (lb.pi@tr/min) : 295 lb.pi Roues motrices : Avant Transmission : Automatique à 1 rapport Freins : Disques avant/disques arrière Prix : 79 950 $