2 mai 2024 - 03:00
La réflexion s’éternise sur le site de l’Expo
Ma contribution économique
Par: Le Courrier
Martin Bourrassa

Martin Bourrassa

Cela fait au moins 10 ans qu’on attend qu’il se passe quelque chose avec l’ancien centre culturel sur le site de l’Exposition agricole de Saint-Hyacinthe. Dix ans que le dialogue est engagé entre la Ville de Saint-Hyacinthe et la Société d’agriculture. Parle, parle, jase, jase et puis rien, sinon une facture qui gonfle.

S’il faut apprendre à se méfier des décisions précipitées, on doit reconnaître que la procrastination peut coûter cher. C’est le cas de la démolition du centre culturel qui abritait l’ancienne piscine municipale. En l’espace de dix ans, pouvait-on lire dans LE COURRIER de la semaine dernière, la facture a plus que triplé.

D’abord estimée à 600 000 $, l’évaluation des travaux est passée à 1,3 M$, puis récemment à 2 M$. La présence d’amiante serait en partie responsable de cette inflation, tout comme la pandémie qui a fait bondir le coût des travaux publics. Il suffit de penser au coût projeté de la promenade Gérard-Côté ou de la place des spectacles de Saint-Hyacinthe pour s’en convaincre, un projet dont la facture est passée d’une trentaine de millions à la cinquantaine depuis 2017.

Dans le cas du site de l’Expo, la Ville de Saint-Hyacinthe s’est félicitée de la création d’un comité consultatif formé de représentants municipaux et de la Société d’agriculture. On comprend que son mandat sera de réfléchir à la mise en valeur du site une fois le centre culturel démoli quelque part en 2025, si tout va comme prévu. L’heure est au brassage d’idées. Voici la mienne.

Il semble acquis que le site conservera sa vocation agricole (!) et événementielle afin de répondre aux besoins futurs de la Société d’agriculture, derrière Espace Saint-Hyacinthe et l’Exposition agricole. Pour cette dernière, on utilise les vétustes installations du centre culturel que pendant les deux semaines de la foire annuelle, principalement les estrades et le terrain vacant qui servent pour les derbys de démolition, les tires de tracteurs et les rodéos. Ces activités populaires ne sont plus exemptes de controverses comme on le sait.

Il est hors de question de construire une école, un stade de baseball ou une résidence de personnes âgées sur ce site stratégique, un projet immobilier qui a jadis été dans les cartons de Groupe Sélection. Ce promoteur avait voulu brouiller les pistes au Registre des lobbyistes afin de négocier auprès de la Ville de Saint- Hyacinthe sa venue au centre-ville, où son projet s’est lamentablement échoué.

J’ai beaucoup de difficulté à croire que les réflexions ne sont pas plus avancées de part et d’autre et que la mise sur pied d’un comité soit à ce point nécessaire. Du côté de la Société d’agriculture, on doit déjà avoir une petite idée de ce que l’on souhaite pour maximiser cet espace et les retombées potentielles. Sans trop d’imagination, il y a sûrement moyen de joindre l’utile à l’agréable et au rentable quand on envisage des scénarios de revitalisation qui permettront de façonner l’Expo agricole de demain. Voilà ce qui doit servir d’assises aux échanges.

Mais tant qu’à forcer le dialogue entre la Ville et la Société d’agriculture, je pousserais les discussions à un autre niveau. On jase, mais dans la perspective de faire économiser de l’argent à la Ville, ne serait-il pas pertinent de céder le vieux centre culturel et une bonne portion du terrain sur lequel il repose à ce partenaire de longue date? En le cédant et en laissant à la Société le soin de le démolir et de voir à la réhabilitation du site, la Ville pourrait ainsi se départir d’une coûteuse patate chaude tout en impliquant financièrement la Société.

Celle-ci bénéficie déjà d’une solide expertise dans le domaine immobilier, elle qui loge des employés et des activités du CISSS de la Montérégie-Est. Je serais curieux de connaître l’état de ses finances, son intérêt à devenir propriétaire du site en tout ou en partie et le coût associé à une démolition orchestrée par la Société, qui pourrait ainsi court-circuiter le processus d’appel d’offres public.

Si la Ville a pu céder des terrains et conclure des ententes particulières pour Biophilia et Mission Unitaînés, elle est sûrement capable de sortir un lapin de son chapeau plutôt que son chéquier pour redonner du lustre au site de l’Expo.

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